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  • : A la découverte de Laghouat
  • : Je vous invite à découvrir Laghouat, la porte du désert, cette splendide oasis, qui possède un patrimoine riche et diversifié, naturel et culturel. Donc soyez les bienvenus sur ce modeste site qui tente de rassembler tout ce qui a été ecrit sur cette magnifique région. habenghia@googlemail.com
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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 20:42
Voyageur éclairé, explorateur infatigable

"Qui s'instruit sans agir, laboure sans semer. "

Proverbe arabe

C'était un singulier personnage, bardé de certitudes, curieux des êtres et des choses qui a consacré toute sa vie au service d'autrui. « Il a vécu sous terre, sur terre et dans les airs. »

 


Cette métaphore, malicieusement lâchée par son fils Mustapha Kamal, résume parfaitement tout le parcours passionnant et exceptionnel de Seddik Taouti militant, commis de l'Etat, sociologue, explorateur, dont le nom restera à jamais attaché à la découverte des exilés algériens du bout du monde, arrière-petits-fils de déportés de Nouvelle-Calédonie. « C'est à Seddik Taouti que les Algériens de Nouvelle-Calédonie doivent d'être connus de l'Algérie, c'est encore à lui que l'on doit d'avoir retrouvé pour certains déjà nos familles algériennes. C'est à lui que nous devons d'avoir retrouvé le lieu de naissance de nos pères, grands-pères ou arrières-grands-pères. Aujourd'hui, grâce à lui, nous avons retrouvé nos racines, nous savons d'où nous venons », relève-t-on dans le témoignage pathétique de Aïfa Taïeb, maire de Bourail, l'une des principales villes de Nouvelle-Calédonie, qui n'hésite pas à qualifier notre explorateur de « Christophe Colomb » algérien qui a permis la réhabilitation des familles écartelées, délaissées, de renouer avec leur identité et leur religion. Une religion qui n'est pas toujours pratiquée de la meilleure manière qui soit. L'un des « Calédoniens » venus en Algérie a montré son inquiétude quant aux déviations subies qui mettent les fidèles dans une position de repli. A Bourail, soutient-il, l'imam qui préside aux destinées de la mosquée qui porte le nom de Hadj Taouti, « est un hindou qui prône le rite wahabite peu éclairé et peu tolérant. Aucun effort n'est fait pour remédier à cette situation », s'est-il plaint. Les proches de Seddik rapportent que toute sa vie a été un combat. Autant l'homme était discret et humble, autant ses œuvres étaient grandioses.

Un homme de foi
Le travail qu'il a fait en Afrique subsaharienne est digne d'éloges. Là, il a aidé les jeunes Etats nouvellement indépendants à introduire la langue arabe et à renforcer leur Islam, surtout que la plupart de ces pays sont d'obédience tidjaniste et Seddik, de par ses origines, en était un. Il avait une aura. Il a fait un travail en profondeur dans le continent noir d'une grande portée. Il l'a de nouveau accompli en Nouvelle-Calédonie. En tant qu'explorateur, il a fait une rétrospective de l'histoire de l'Algérie à la recherche de révolutionnaires algériens bannis, comme El Mokrani, cheïkh El Hadad et d'autres. Il a réussi à redonner à leurs descendants « francisés », par le glaive et le mensonge, leur véritable identité ; il a réussi -et la série de notre ami le réalisateur Saïd Oulmi le montre bien-, à renouer les liens avec les familles d'origine. Il fallait voir l'intensité des retrouvailles à Bordj Bou Arréridj, à Medjana ou à Ounougha d'une grande densité émotionnelle. A lui seul, Seddik a joué le rôle de plusieurs institutions. Avec lui, il faut le dire, la falsification de l'histoire a reçu un rude coup. Et puis, pour ceux qui l'oublient, Seddik a été l'un des précurseurs de la finance islamique. Dans ce registre, qui mieux que Hamid Al Ghâbid, ancien chef de gouvernement nigérien et ex-patron de la Banque islamique pour évoquer les mérites de son ami Seddik : « Esprit curieux porté à la recherche, à la réflexion, pragmatique. Il a travaillé sur une thèse de doctorat en orientant ses recherches sur le système bancaire conforme à la charia ». L'interdiction du ‘‘Ribâ'' étant sans appel, il restait à appliquer les techniques de la ‘‘Moudharaba'' et de la ‘‘Mousharraka'' pour les opérations de la banque. Taouti a totalement réussi, car lorsqu'il s'intéresse à un domaine il s'y investit complètement avec passion, détermination et patience ». A l'heure où le capitalisme mafieux et effréné décline dangereusement, cela donne à réfléchir ! De Tombouctou à Kuala Lampur, de Cotonou à Nouméa en passant par La Mecque, Seddik a été incontestablement ce voyageur éclairé, cet explorateur infatigable. En Nouvelle-Calédonie, il a été à la découverte des descendants de Aziz et M'hamed Bencheïkh El Hadad de la confrérie Rahmania de Seddouk, de Mokrani et Boumezrag de Medjana et tous les déportés de 1871.Taouti Seddik est né le 5 février 1924 à Laghouat, descendant de la lignée d'El Hadj Abderrahmane El Figuigui El Gharbi, établie dans cette partie régionale du sud du pays. Sa mère, Bedj Fatna, décède alors qu'il n'avait qu'un an. Son père le confie à sa belle-mère Kheïra. En 1926, son père part chercher du travail en France. C'est sa grand-mère, remariée depuis peu avec Ziane Benziregue, qui va l'adopter, l'élever et prendre en charge son éducation et ses études primaires au quartier Dalaâ de Laghouat jusqu'en 1938, où il est admis à un concours à l'école coloniale de l'industrie à Dellys, cursus qui sera couronné par un diplôme en 1940. Seddik s'est très tôt intéressé aux activités scoutes, encouragé par Hadj Aïssa Boubaker, président du Nadi Ouléma, sous la haute direction de l'élite locale composée de Hedroug Mimouni, Abdelkader Djelfaoui, Si Ahmed Benabderahmane. L'émergence du mouvement à Laghouat, dès 1938, porte son empreinte après qu'un groupe de passionnés, dont Seddik, eurent pris contact avec Mohamed Bouras, fondateur des SMA, pour en connaître les conditions d'adhésion et la nature des activités, « souvent paramilitaires. Pionnier du scoutisme à Laghouat, c'est cette vocation qui favorisera l'implication de Seddik dans le mouvement national qui lui vaudra d'être arrêté et emprisonné en 1941 avec neuf autres compagnons », nous dit son fils Mustapha Kamal. Libéré, il a quitté Laghouat fin 1942 pour se retrouver à Kenadsa près de Béchar pour occuper le poste de secrétaire des affaires sahariennes. En août 1942, il célèbre chez le « m'rabet » Si Abderrahmane Laâredj au ksar de la zaouïa, son mariage avec Djilali Halima, fille d'une grande famille bourgeoise de Mostaganem, avec laquelle il assurera une descendance de 3 générations avec 11 enfants, 25 petits-enfants et 11 arrière-petits-enfants.

Infatigable voyageur
En 1947, il est embauché dans la mine de charbon aux Houillères du sud oranais (HSO) où il a servi dans plusieurs postes (gueule noire, porion, chef de poste). Il quitte Kenadsa en 1956, suite aux investigations sur son cousin Bachir, arrêté en avril de la même année, et qui tombera au champ d'honneur quelques jours après. Seddik sur décision du commandement FLN/ALN, est affecté au Maroc où il est tour à tour chef de cellule, chef de groupe responsable de la Nahia IV au sein de l'OCFLN à Khouribga. A l'indépendance, Seddik est cadre au ministère de l'Orientation nationale en juin 1965, il est désigné chef de département administration au secrétariat exécutif au FLN jusqu'au 1968, où il est nommé président de la Cour spéciale de répression des infractions économiques à Alger de juin 1966 jusqu'à décembre 1973, date de dissolution de cette juridiction d'exception. Il assurera par la suite les fonctions de directeur de l'administration générale et celle de directeur de l'éducation agricole puis cadre au ministère des Finances. Seddik est à l'origine de la création de l'ITA de Mostaganem, témoigne son ami de classe Mohamed Abdelaziz, cadre supérieur du secteur. Il obtient en 1974 à Paris un diplôme de l'Ecole pratique des hautes études et en juillet 1978 un doctorat 3e cycle en sociologie. Entre-temps, il est nommé directeur exécutif de la Banque islamique de développement à Djeddah, institution internationale bancaire, dont il est membre fondateur. Il prend sa retraite en 1981. Mais sollicité, il reprend du service en qualité de conseiller puis d'assistant du président de la BID, chargé des missions spéciales auprès de 180 pays où il s'occupera des minorités musulmanes. C'est à ce titre d'ailleurs qu'il sillonnera le monde pour rehausser l'Islam, surtout dans les contrées ou il est brimé.

Un apport inestimable
« Moi, qui travaille dans une agence aérienne, j'ai visité à peu près 60 pays de par le monde, mon père en a visité le double. Sa fonction à la BID l'y a encouragé », relève Mustapha, ancien goal emérite du CRB et cadre à Air Algérie. C'est d'ailleurs lors d'une de ses missions au Cambodge que Seddik s'est enquis des déplorables conditions dans lesquelles vivaient perscutés dans ce pays les musulmans de l'ethnie Tcham, dont les représentants sont venus se plaindre aux dirigeants de l'OCI, réunis à Kula Lampur. Seddik, suite à ses investigations, saura que cette ethnie musulmane combodgienne a été decimée. Pol Pot est passé par là. De 700 000, elle a chuté à 190 000. Le meilleur testament qu'El Hadj nous a laissé, au moment où le rôle positif de la colonisation est mis en avant, est d'avoir ébranlé certaines consciences, écrit son ami Nazef. A sa manière, il aura eu l'infini mérite d'avoir interpellé et surtout secoué des consciences. Infatigable, il nous quitte sans omettre de nous délivrer un immense message, celui de ne pas oublier ces Algériens qui ont failli être des reclus de l'Histoire après avoir été exclus par la bêtise humaine. Le présent se dégrade d'abord en histoire et puis en nostalgie. La vieillesse, dit-on, c'est lorsqu'on perd la curiosité et dans ce registre Seddik, qui aimait les grands espaces, n'était pas un vieux. Avec sa mentalité d'éternel jeune, il nous rapporte sans fards que ce qui l'avait singulièrement frappé dans le continent noir. Les Africains vivent l'Islam pleinement avec leur cœur. Il avait raconté cette anecdote, montrant leur profond attachement au Coran : « Il y avait une pratique chez eux : quand un enfant venait au monde, on allait tout de suite chercher le prénom en ouvrant au hasard le Livre Saint. Aussi en est-il de Lamizana, président du Bénin qui tire son prénom de Sourate Errahmane ‘‘On a élevé les cieux et établi la balance'' (El Mizana). Seddik a écrit de nombreux livres mais il aimait répéter : « J'ai fait un peu de bien, c'est mon meilleur ouvrage. » Au premier voyage, on découvre, au second, on s'enrichit, nous enseigne la vieille sagesse populaire targuie. Combien d'homme illustres, auteurs d'œuvres phénoménales sont dans l'oubli ! Ce modeste clin d'œil permet de les rappeler à notre bon souvenir. Mais un travail colossal est à faire pour revisiter l'Histoire et leur donner la place priviligiée qu'ils méritent dans le cœur des hommes...

PARCOURS
Seddik est né le 5 février 1924 à Laghouat. Après des études primaires dans sa ville natale, il part à Dellys, où il décroche un diplôme à l'Ecole coloniale de l'industrie. Il aide son père vendeur de cycles, avant d'aller travailler dans les mines à Kenadsa. Militant dans la Wilaya V, il sera haut fonctionnaire après l'indépendance. Docteur en sociologie, il est fondateur de la Banque islamique de développement basée à Djeddah. Seddik fera plusieurs voyages en Afrique, en Asie du Sud pour s'enquérir des minorités musulmanes en apportant l'aide financière attendue. Parallèlement, il s'est consacré à l'écriture Les crimes économiques, ENAP 1975, Vers un système bancaire conforme à la chariaa, Opu 1986, Les Déportés algériens en Nouvelle-Calédonie, Dar El Ouma 1995 et Les Musulmans du Sud-Est de l'Asie Dar El Ouma 1995. Notamment sa vie est couronnée avec Les Témoins de la mémoire, film de huit épisodes réalisé par Saïd Oulmi. El Hadj Seddik est décédé le 28 novembre 2005, à l'âge de 81 ans.

Le sage ne se montre pas, il brille

Il ne s´impose pas, on le remarque.

Il ne se vante pas, on lui trouves des mérites.

Il ne se pousse pas, il progresse. 

 Par Hamid Tahri

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 23:34

Membre de la tribu des Ma'amra et el Hadjadj, rattachée elle-même à la tribu des Arb'ae, Bennacer ben Chohra ben Ferhat naquit en 1804.

Il débuta son combat en 1851et fut arrêté à Mascara près de Boghar qu'il quitta en cachette le 05 septembre 1851. Il rejoignit le chérif Mohamed Ben Abdallah à Rouisset (Ouargla) et agit en coordination avec lui. Il s'acharna à défendre la ville de Laghouat et ses ksours ainsi que Ouargla.
Il se réfugia à Tozeur et Nafta dans le Djerid tunisien et en Tunisie, noua des contacts avec les réfugiés algériens. A partir de là, il lança des attaques contre les agents français.
Lorsque la résistance des Ouled Sidi Cheikh fut déclenchée en 1846, Bennacer Ben Chohra retourna clandestinement en Algérie, entra à Ouargla, prit contact avec Si Laâla le 6 août à Takine et participa avec lui à de nombreuses batailles.
En 1865, il retourna à Ouargla en compagnie de Si Laâla, se rendit à al Méni'â et Ain Salah en vue de mobiliser les gens et étendit son action jusqu'à Aïn Madhi.
Tout en menant son combat en Algérie, il n'interrompit pas ses contacts avec la Tunisie où il continuait à se rendre pour recruter des partisans, fomenter des plans et assurer la fourniture d'armes et de provisions.
Il participa à la résistance d'El Mokrani et El Haddad en 1871, agissant sur le front du Sahara oriental.
Après l'arrestation le 20 janvier 1872 de Ali Boumezrag, chef des partisans d'El Mokrani, près de Rouissett, Bennacer Ben Chohra poursuivit son activité à partir du Djerid et Nefzaoua jusqu'à ce que le Bey de Tunis l'oblige à quitter le territoire tunisien. Il se rendit à Beyrouth où il mourut en 1884.
Par monsieur Hadj Aissa Mohammed


Adresse mail
:mhadjaissa2003@yahoo.fr
www.sidielhadjaissa.over-blog.com

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 22:39
Si Mohamed BENSALEM - dit Bouchoucha - Membre Fondateur du Hilal Club Laghouat

[L'événement] Mohamed Bensalem (1904-1985), un militant d'avant-garde La plume contre l'épée Par : Amar Belkhodja Le : mardi 02 mai 2006 Amar Belkhodja (journaliste-auteur). Après cinq ans de captivité, suite au parjure de La Moricière et du duc d'Aumale, l'Emir Abdelkader se retira à Damas, où il se consacra à la dévotion, la méditation, l'enseignement et l'écriture. Sa pensée rayonnera dans toute la région et le grand résistant fut, affirment ceux qui se sont imprégnés de ses écrits, le précurseur de la Nahdha. Nous ne cesserons jamais de glorifier cet homme à la dimension universelle. Aujourd'hui, nous évoquerons l'une de ses pensées, Le vainqueur de la Macta vantera l'épée et la plume comme étant deux principales armes auxquelles l'homme recourt pour protéger le droit et la justice. «Mais si l'on m'imposait de faire le choix, je choisirais la plume», proclama l'Emir Abdelkader.La plume reste le symbole de la connaissance et de la communication. Elle sera une arme redoutable et jouera un rôle éminemment capital dans notre combat anti-colonial.En puisant dans la littérature nationaliste, nous avions découvert la signature d'un homme qui fit, de la plume sa principale arme. C'est de Mohamed Bensalem qu'il s'agit d'un militant qui mena une lutte implacable contre «le régime du sabre». Car, faut-il le rappeler, pendant la présence française, notre pays, l'Algérie, était divisée en deux parties le Nord et le Sud. Les «Territoires du Sud» étaient confiés au commandement militaire qui, avec la complicité éhontée des caïds, aghas et bachaghas, avait le droit de vie et de mort sur les populations algériennes. En d'autres termes, c'était pratiquement le régime d'exception. Les Algériens soumis aux pires humiliations et à une féroce répression. C'est contre le sabre militaire et la perfidie des féodaux, qu'un homme d'une santé fragile opposera, pendant 30 ans, une plume qui, pire que les cannonades, provoquera bien des dégâts à l'intérieur même des officines coloniales. C'est à partir de Laghouat où sa famille s'installera au début du siècle que Bensalem pilonnera sans répit, en publiant dans tous les journaux de gauche de l'époque de véritables réquisitoires contre le régime des Territoires du Sud.Mohamed Bensalem est né en 1904 à Médéa. Il commence le combat anti-colonial et antiféodal dès 1929. Maniant superbement la plume, il va se distinguer par une lutte acerbe contre les institutions colonialistes et dénonce avec virulence le régime des Territoires du Sud, régime qui semble trop bien convenir à la féodalité.Les déboires commencent en 1929, Mohamed Bensalem purge 50 jours de prison. Dans les Territoires du Sud, les Algériens étaient mis en prison sans procédure judiciaire ni jugement. Les peines de prison étaient prononcées sur simple décision des officiers de l'armée française.En 1930, la France célèbre en grandes pompes, les fêtes du centenaire de la colonisation. Bensalem qui dénonce la mascarade est arrêté et emprisonné pendant deux mois. Mohamed Bensalem ne désarme pas, en 1934, il purge deux peines d'emprisonnement. L'une de 15 jours et l'autre de deux mois, assaisonnés de 200 francs d'amende. Le militant de Laghouat n'hésite pas à prendre de gros risques. Il devient trop gênant pour l'administration française et ses alliés féodaux.

En 1936, il échappe à une tentative de meurtre fomentée par les caïds de la région. Il est hospitalisé pour soigner une grave blessure à la tête. Aussitôt rétabli, il entame une campagne dans la Voix du Peuple et dans Alger républicain : «Un des plus anciens et des plus fidèles correspondants» se nomme Mohamed Bensalem et c'est le secrétaire de la section de l'U.D.M.A. de Laghouat, ville-oasis sur la route qui mène vers Ghardaïa et plus loin dans le Sahara. Déjà, à l'époque d'Albert Camus, la signature de Bensalem apparaissait fréquemment dans les colonnes du journal. Il y multipliait les correspondances contre le «régime du sabre» qui sévissait dans le Sud et s'attaquait nommément au tout-puissant commandant des territoires militaires. Ses papiers lui vaudront d'être poursuivi, arrêté, emprisonné à plusieurs reprises. Il n'en interrompra pas pour autant sa collaboration à Alger républicain et cela jusqu'au dernier numéro. Un de ses textes («A.R.» du 14 mai 1954) publié à l'occasion d'une souscription effectuée à Laghouat, exprime merveilleusement - même si son élan passionné peut aujourd'hui surprendre - la profondeur de son attachement et celui des lecteurs à ce journal, La Grande Aventure d'Alger républicain - Paris - p. 112).

En 1940, Mohamed Bensalem est arrêté et emprisonné pendant 60 jours. En 1945, il adhère au «Manifeste Algérien» (Union Démocratique du Manifeste Algérien), parti fondé par M. Ferhat Abbas.Avec la complicité de l'administration française, la féodalité locale qui voit ses intérêts menacés par la prise de conscience de la population algérienne, agit brutalement et tente, encore une fois en 1945, de tuer Bensalem. Il est hospitalisé, grièvement blessé à la tête. C'est un homme exceptionnel. Il n'abandonne jamais la lutte. Dès qu'il se rétablit, il reprend de plus belle sa plume pour dénoncer le régime des Territoires du Sud dans les colonnes d'Egalité et de la République algérienne, organes successifs du Manifeste algérien.Condition qui mettra un jour le colonialisme à genoux. Il dira à ce sujet : «Nous seuls, musulmans, nous seuls colonisés, détenons le remède efficace à cette situation intolérable. Notre salut est entre nos mains. Il ne dépend que de nous, c'est notre union de plus en plus étroite, notre résolution des plus ardentes, qui triompheront de toutes les barrières que le colonialisme oppose à notre affranchissement. Aussi longtemps que nous n'aurons pas réalisé cette union indispensable, nos gémissements seront stériles, car celui, homme ou peuple, qui est incapable de conquérir sa liberté ne mérite pas de la posséder» (Egalité du 22 novembre 1947). La guerre de Libération nationale trouvera en Mohamed Bensalem un élément d'avant-garde qui jouera un rôle capital dans l'implantation des structures du FLN et de 1'ALN dans la région de Laghouat. En effet, c'est sur instruction des membres du CCE. (Comité de coordination et d'exécution), notamment Abane Ramdane, Benyoucef Benkhedda et du colonel Saddek (Slimane Dhilès), commandant la Wilaya IV, que Bensalem se chargera d'organiser l'appareil politico-militaire de l'ALN-FLN dans le sud algérois. Dès 1956, il mit en place des cellules et des groupes armés pour faire disparaître les maquis MNA fortement implantés dans la région, à cette époque. Bensalem est arrêté par l'armée coloniale en 1957. A sa libération, en 1959, il est très malade. Il rejoint Tunis où il se met à la disposition du G.P.R.A. jusqu'à l'indépendance du pays.

 


En 1962, Mohamed Bensalem consigne quelques souvenirs dont nous reprenons quelques extraits : Notre souci, c'est de reconstituer l'itinéraire des hommes de cette trempe. Nous évaluerons alors la somme d'efforts, l'esprit de sacrifice, les souffrances consenties par des aînés pour que périsse le colonialisme.

Nous apprécierons aussi et surtout que l'unité consacrée par Novembre 1954, fut le fruit d'un long combat. Aujourd'hui, nous n'avons pas le droit de porter atteinte ou menacer ce qui a été bâti par la patience, l'endurance, la bravoure, le sang et le sacrifice.
Par monsieur Hebboul Mohamed

ghadames@milianaville.com

Adresse du site web:

www.ghadames.artblog.fr

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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 13:51
Un ancien maire de la ville de Laghouat m'a raconté que dès les années trente El hadj Djeldi faisait partie du personnel de la commune de Laghouat. Dès cette époque il était chef des agents qui s'occupaient de la voirie et autres travaux de la commune.
L'été 1948, il se produisit une explosion qui fit voler en éclats le centre de la ville. Le sinistre fut causé par un Légionnaire. Il avait jeté un mégot de cigarette dans « la Sainte - Barbe » de la ville - c'est à dire dans la poudrière de l'armée - et l'ensemble du quartier d'El-qarbia partit à vau -l'eau, ou peu s'en faut.
L'Administrateur Hirtz fit savoir à ceux qui ont été touchés par l'explosion que la France se tenait disposée à payer les dégâts, à charge pour elle que les victimes se fassent connaître auprès de l'administration.
Ainsi, des rapports ont été écrits et soumis à sa haute surveillance.
Mais voilà ce qui l'intrigue :

Si Djeldi n'a pas fait sa déclaration
Sa maison est détruite ... mais pourquoi donc n'a t- il pas fait sa déclaration ?
Doute - t- il que la France ait les moyens de payer ?
Doute - t- il que la France ait vaincu l'Allemagne ?
Serait- t- il l'un de ces « Ulémas » qui dénigreraient la France ?
Il le fit mander séance tenante.
- « Ne vous méprenez pas, Si Djeldi. La France a les moyens de payer tous les biens détruits. ».
-« Monsieur l'Administrateur je suis avec ma famille sain et sauf . J'ai pour habitude de passer l'été avec ma famille dans le jardin de Kra'Farah au nord de la ville, loin d'El qarbia .

Nous avons Dieu merci, évité la mort. Quant aux « biens détruits » ...il s'agit de « la maison », n'est - ce - pas ?- Vous savez chacun peut voir ce qu'elle vaut.
Quant à l'argent que l'état peut verser, il ne fait pas de doute, que la France peut payer sur une simple déclaration, mais cet argent c'est l'argent de tous.

Voyez - vous, Monsieur l'Administrateur, il existe deux biens, auxquels nul être humain ne peut prétendre.
La possession des biens de l'Etat, car ce n'est pas le bien de x ou de y et la possession des biens de la Zaouïa.
Dans ces deux cas il s'agit des « biens de Dieu ».

Durant mon séjour à la mairie de Laghouat, El Hadj Djeldi est venu régulièrement se faire payer ses jours de travail. Jamais il n'a réclamé le salaire des journées chomées .
Il s'est contenté de toucher l'argent pour lequel il a simplement œuvré.

Oui, voilà, quel bel exemple de contentement, n'est-ce pas ?!
Monsieur Noureddine Cotte. Hassi-Messaoud le 02/05/2008
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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 13:43
Une ville s'illustre par ses hommes hors du commun,
de ses savants,
de ses sages,
de ses hommes de Dieu,
et aussi de ses fous...

Hassi-Messaoud sera célèbre, de cela j'en suis sûr, dans le cœur et la mémoire des jeunes stagiaires de l'IAP de Hassi-Messaoud.
Car elle aura logé par la Grâce de Dieu, un homme qui fut un bienfait, un consolateur et un grand frère pour eux les « damnés de la terre ».

Un homme dont ils ont tracé le portrait - en anglais - dans une de leur rédaction en 1981 .
C'est à eux que j'offre la lecture de ce document en m'excusant d'en fournir la traduction en Français.
A l'IAP, on se flattait, tenez-vous bien, que nos jeunes pouvaient très bien aller au camp de commandos de Biskra , pour leur Service National, sans coup férir, s'il avaient à le faire...

En fait la politique de recrutement exigeait que le stagiaire fût dégagé du service national.
Et pourtant, au milieu de tout cet étrange microcosme fait de discipline et de rigueur , allant parfois à l'excès , il y avait un miracle , il y avait un - Si BELARABI.

C'était la bonté, la gentillesse, l'amour, et la foi en l'impossible toutes faites homme ; c'était ces vertus toutes entières venues s'incarner dans l'incroyable de tous ces lieux - l'IAP de Messaoud - en cet homme.
Dans le terroir du Stagiaire IAP il y a « une sakina », un « recueillement », une remise totale au sein de Dieu que nul n'aurait pu prévoir, programmer, enseigner et une « sakina » que nul ne saurait décrire hormis un stagiaire de l'IAP de Hassi Messaoud.

Mais qui donc est Belarabi ?
C'est un natif d' Aïn Madhi , la vieille cité des Soufi Tidjanis.
Située à 80 km à l'ouest de Laghouat.
Usant de bonté et de foi, sans jamais se poser de questions, englobé vaille que vaille dans le système de la vie de pétrolier qui impose un règlement ou le sentiment n'est pas de mise , c'est là que Si Belarabi a opéré ce miracle.

LE PORTRAIT DE BELARABI
« Lorsque vous êtes un stagiaire dans un Centre tel que celui-ci, il n'y a rien qui vous manque autant que la compréhension ou l'affectueuse sympathie de l'autre ;ceci est dû en grande partie au règlement interne du centre.
Et pourtant je n'ai jamais trouvé nulle part ailleurs , plus de sympathie, plus de compréhension - et puis pourquoi hésiter ? plus d'amour qu'en cet endroit .

Je me hâte de dire que cet amour était franchement donné à tout stagiaire de quelque région qu'il vienne.
Voire de quelque pays qu'il vienne...
L'homme qui fut un tel pôle d'attraction, rayonnant de tendresse et de sagesse pour les stagiaires était Belarabi, l'électricien du Centre.

C'était un homme de taille moyenne, portant des verres de vue, une blouse blanche et un drôle de petit chapeau verdâtre qui lui a valu le surnom de « muppet show » mais il s'agit là, bien sûr d'un petit nom affectueux.
Il était dans la quarantaine, un homme de plusieurs talents,

c'était un électricien ,
un électronicien,
un maître bottier,
un coiffeur,
un tailleur,
un infirmier .
Il pouvait vous donner un conseil sur un médicament,
sur le mariage,
sur la Loi, sur la religion mais son point fort, cette chose qui le rendait si inoubliable pour tout le monde c'était cet amour qu'il avait pour les autres .
Il était vraiment le « saint homme », si doux, si gentil. Il vous ramènerait tout de la cité de Hassi-Messaoud, sans jamais demander d'argent.
Il vivait pour eux.
Belarabi était papa et maman pour chacun d'eux .

En 1975, peut-être même avant, vivait à Hassi-Messaoud un jeune fou qu'on appelait Es Staifi ; son langage était impossible ! de blasphème en blasphème, de mot cru en mot cru, c'était tout le Staifi de Messaoud , au langage tonitruant.
Un certain soir, il fut attaqué par une meute de chiens et il ne dû qu'à Dieu de pouvoir s'en tirer en se sauvant ; néanmoins il fut sérieusement blessé à l'avant-bras droit .
Soigner EsStaifi est une gageure ; sans compter que lui même le Staifi, - l'homme de Setifis - n'avait que peu de foi dans les médecins qu'il accablait d'un style linguistique à ne pas reproduire.

Toutefois, Es Staifi connaîssait Belarabi, comment ? Dieu seul le sait ...
il venait tous soirs au portes de l'Institut héler ce : « maudit, propre à rien de docteur. ».
C'est alors qu'il convient de voir Belarabi, bouche cousue, s'affairant sur la main droite blessée avec un tube de pénicilline, absorbant sans mot dire les phrases blessantes et les termes incongrus du Sieur Es Stafi et renouvelant chaque soir le badigeon salvateur jusqu'à la guérison totale.

Puisse Dieu protéger Belarabi ,et puissions nous tirer de sa vie le meilleur des enseignements .
Aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai rencontré Es Staifi ce pauvre gars hier soir. Il m'a salué d' un « bonsoir Si El Hadj ».
« bonsoir Es staifi ! »
Il ne paraissait vieillir. Il n'avait pas le moindre signe des ans, pas le moindre cheveu blanc ! ...hier, c'était le 20 mars 1999...

il s'est éteint cette même année...un accident de circulation...Paix à son âme !
Monsieur Cotte Noureddine le 15/05/2008
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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 10:11
La leçon d'Echenguitti à quiconque a besoin d'une leçon fut qu'il ne vint jamais en retard à l'heure du bureau ; lui présent, le standard de l'IAP de Hassi Messaoud ( Institut Algérien du pétrole) a toujours eu quelqu'un pour la réponse polie, chaleureuse et ô combien efficace de Si Echenguitti.
Pour ceux qui s'en souviennent, mon Dieu, il était au premier rang de ceux qui lisaient le Qora'n quand il fallait diriger en grande pompe les prières en commun à l'Institut ; pour ceux qui s'en souviennent encore, il était toujours au fait de ce qui se passait tant dans ce pays que de par le monde, car, quand il était ici - à Hassi Messaoud, il lisait foule de journaux, tous achetés à 18h, chaque jour, face à la base Nord de l'ENTP ( entreprise de forage pétrolier située en face de l'institut).
Tel fut Echenguitti le digne descendant des savants de Chenguit maîtres de la Mauritanie et du Rio de Oro.
Natif d'Ain Madhi mais non porteur d'allégeance à la maison des Tedjini, si pieux qu'ils fussent.

Sidna Mohamed, sur lui paix et salut, enseignait-il, ne donnait pas sa main à embrasser aux Musulmans, comme font les Tidjani.
Les grands de Chenguitt sont des savants qui ne s'inclinent que devant celui qui « détient son pouvoir d'Allah », et ne tendent pas la main pour une bise d'allégeance du Ksouri ou du bédoui.
Qui s'en souvient de ce jour, où Chenguitti passa, en 1973, un examen dans la grande France pour un poste de la SNCF ?
Ses résultats, tenez vous bien, l'ont classé 2ieme du lot, là où figuraient moult Français. Certes il n'a pas accédé au poste en mis en jeu, faute d'avoir la nationalité Française...peuchère !
Il rentra donc en Algérie et de tous les endroits, il vint s'engloutir au fin fond du désert, à Hassi Messaoud, d'abord, comme enseignant, dans l'école où Mme Fechkeur fit ses premières classes, comme enseignante - et, il faut le dire,Hassi Messaoud, à cette époque là, était loin de ressembler à ce qu'il est devenu en 2008 - grâce à Mme Fechkeur qui lui épargna la corvée des plats préparés seul pour soi , en l'autorisant à manger à l'IAP, Chenguitti a fini par devenir un agent du centre de l' Institut Algérien du Pétrole de Hassi Messaoud.
Qui donc pourra oublier que la grande bibliothèque de la mosquée de l'institut , où figurent quelques uns des grands classiques de la loi religieuse, était, quand cela se trouvait, le grand lieu d' épanchement de notre frère de Chenguit qui ne donne jamais d'avis juridique que référencié.
Et puis cet amour de la lecture !
Un tel amour de la lecture !

Je n'ai jamais vu un amant des beaux livres chez d'aucuns de nos frères, si friands qu'ils soient de la langue arabe, en toute ma carrière.
Et je pense, pour autant que cela me concerne, qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'on ne trouve quelqu'un, comme l'homme de Chenguit, capable de vous réciter les morceaux choisis d'Emile Chartier, maître éducateur Français, du siècle dernier, connu des bibliophiles sous le nom d'Alain.
Maître de lecture du Grand Coran, amoureux des livres, il reste à la retraite, le grand écumeur des foires annuelles du livre d'Alger et d'ailleurs.

Il vous surprend de ses trouvailles.
Toujours, calme, toujours immobile, il donne l'impression de couver dans son impassibilité le fruit toujours renouvelé d'une sagesse millénaire.
Il était quand je l'ai revu, en soins pour une brisure au col du fémur, contractée à Sétif alors qu'il était en visite chez son frère en 2004.
Il avait d'un élan sauvé un petit garçon des roues meurtrières d'une voiture ; il avait contracté, l'ami des livres, la vie sauve du petit enfant des roues forcenées de la voiture. Il avait dans la démarche failli perdre le pas sûr et calme d'Ahmed Chenguitti, et n'était son courage à se livrer aux soins douloureux d'un kinésithérapeute, chaque matin, à Hassi Messaoud avant son « boulot » de l'institut qui est devenu par la suite Naftogaz, il aurait perdu sa démarche au calme royal et il serait resté perclus..
J'ai fait mes classes de cours moyen chez un certain Mr. Fillanque. Mr. Chenguitti aussi a connu Mr. Fillanque. Avant de venir à Laghouat, Mr. Fillanque - bou oudheina - l'homme à la petite oreille - ainsi, il était surnommé, par les écoliers, car en fait d'oreilles, il les avait grosses et pesantes. C'est pour Mr. Chenguitti et pour moi-même l'exemple parfait de l'instituteur colon. L'homme à se faire garder ses moutons par les élèves campagnards de Tajmout et qui s'ingéniait à faire une rentrée d'argent par les cours du soir sur les enfants dont les parents vivent commodément à Laghouat. C'est l'instituteur le matin, le soldat le soir. Il montait la garde à l'usine génératrice d'électricité - l'EGA. Mr. Fillanque était le vilain qui dénaturait la noble tâche d'enseignant.
Tel est si Ahmed Chenguiti dont le nom restera lié à jamais à l'institut de Hassi Messaoud, il a su donner à la culture, la foi , l'honnêteté et toutes les grandes valeurs leur sens véritable .
Ecrit par monsieur Noureddine Cotte le 05 juin 2008

 

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10 août 2008 7 10 /08 /août /2008 14:10

Un jour de l'an 1980, je fus introduit à feu Mr. Hakimi, l'homme Suprême en sa Fonction et l'homme d'une grande culture, parlant couramment l'allemand, c'est le frère aîné du Hakimi, ministre de l'Economie.
M. Hakimi, répondait aux lettres officielles de M. le Président Shadli Benjeddid. C'était sa fonction avouée.
Il était marié à une Allemande et père de 4 enfants, un garçon et trois filles tous résidant en Allemagne actuellement et tous s'occupant de fonctions libérales.
Mr Hakimi était originaire d'El Eulma la bien nommée, en la Wilaya de Sétif.
Il m'étonnait par l'étendue de ses connaissances sur Laghouat, et sur, qui plus , la tante de mon père Rima Cotte, la majestueuse
La grande tante Rima, Dieu ait son âme ; la sœur de Si H'meida ben Cotte, le père de mon père, mon propre grand père.
Rima Cotte au calme serein et majestueux, lors de son retour au bercail Divin, silencieuse et sans un mot à mal, et pleine du souvenir, du temps de son papa, le commandant Cotte.
Il me souvient d'une histoire l'impliquant d'une manière forte ; c'est le jour où elle dû intervenir auprès du Colonel, Chef de la Sécurité pour la libération de son fils.
En 1957 son fils unique fut accusé d'avoir conduit les « Fellaghas « comme les comme les nomment les français) au fief d'El Gada .Il a été arrêté. Nul doute que l'un des soi disant" Fellagas," fleurait la taupe.
Il était chargé par la Sécurité Militaire d'encadrer les futurs martyrs de la révolution et de signaler leurs allées et venues.
Nourdin n'était pas plutôt rentré d'Ain Madhi où il était censé aller que les soldats de France firent irruption chez lui et l'emmenèrent de chez Rima en prison.
Rima dû intercéder pour son fils, elle a dû rencontrer le Colonel Commandant les Territoires du Sud :
« Qui dois-je annoncer ? » s'enquit le jeune ordonnance.
« Mme Cotte Rima, monsieur. »
On l'introduisit auprès de l'administrateur, elle portait un voile blanc.
Le colonel avait en aide de camp, un civil.
Elle salua le colonel et déclara que Mr. Jean Cotte avait servi la France, comme il se doit, et il est mort portant la Croix de la légion d'honneur, comme vous pouvez en juger, ( en lui montrant fièrement la croix d'honneur qui fut attribuée à son père) je vous en prie ne laisser pas mourir son petit fils comme ça. Nourdin ne sait pas ce qu'il fait.»
« Ah, ça Madame à qui faire confiance ? Si on doit se méfier de nos propres enfants où allons-nous ? » S'écria-t-il!
« Je vous assure, Monsieur le Colonel que dorénavant je répondrai de ma tête si Nordin devait se laisser aller à ses mauvaises" fréquentations". J'ai l'honneur de vous rappeler Monsieur le Colonel que mon nom est Cotte, non point Quonzales ! ».
Non ! Nordine ne se laissa plus aller à ses mauvaises "fréquentations".
Et Rima quitta la Commandantur, toujours calme, sereine et toujours majestueuse ce jours combien lointain de 1957.
Elle devait rentrer chez elle, forte de l'affirmation toute simple que la France ne tuerait pas son fils, Nordine.
Laghouat le donnait pour mort. En 1957, la formule était pour qui tombait entre les mains des paras, c'était la mort : « ladia la khosara » - sans merci ni réparation.
Que la guerre fit rage en dehors de chez elle... Rima n'en eu cure.
Nordine se rangea, et bien lui en prit. L'avis de Rima primait. Elle ne se fit pas prendre au jeu Néo-colonialiste comme beaucoup d'Algériens dont mon père...que Dieu lui fasse merci et miséricorde.
Elle restait Rima, rimée, sûr de ses vérités internes, sûr de son droit divin sur ses enfants et sûr de sa Nationalité advienne que pourra.
Elle était Rima, respectueuse du sang de son frère, H'meida, mon grand père ; respectueuse de mon père bien qu'il était à cent lieues de croire à ses « lubies. » Ah oui, le commandant Cotte avait bien raison de dire : « Souvenez- vous bien de ça, madame, il viendra le temps où le burnous vaudra bien moins que la ouga-ya,» (voile blanc que les dames portaient).
C'était à Lala Merzaka, sa femme que Jean Cotte parlait et c'était de H'meida, son fils qu'il parlait, il ne croyait pas si bien dire...
Dans ses vieux jours, Rima ne savait plus, quelle langue utiliser de l'arabe ou du français. Ainsi parlait Rima bent Cotte:
« Mais oui monsieur, il faudrait que j'aille voir mon père ! » m'a-t-elle dit peu de temps avant son départ en congé éternel et j'ai rarement entendu prononcer un français si pur.
Elle s'en tint à l'héritage en bien de ses parents, la guerre durant et ne consentit à convertir en argent que les doublons qu'elle eut en héritage de sa mère.
Nul ne soupçonna que la grande Rima eu besoin d'argent pendant la guerre.
Ce fut Leeha, la vaillante et vieille Juive qui se chargea de l'échange ; nul, si ce n'est les enfants de l'oncle Yacoub, n'eut connaissance du besoin qu'avait Rima de vendre ses bijoux et les bijoux de Lala Merzaka, sa mère.
Rima nous rendait visite à la maison, et j'ai remarqué un jour qu'elle n'avait plus la ‘roailsha'( sorte de bijou que les dames portaient au cou), dont elle parait son cou à la manière, sans doute de Merzaka sa mère quand elle était vivante.
C'est en voile, une ouga-ya sans faille, un voile d'un blanc immaculé qu'elle se présentera à nôtre Maître à tous. Française, comme son père, Musulmane comme sa mère, décente en tous point de sa vie.
Et Hakimi ? D'où vient qu'il me connaisse si bien ?
La connaissance de Rima a de quoi étonner, même un novice comme moi.
Je suis étonné qu'il connaisse ma parenté. Je me suis demandé si pour être accepté dans certain milieu, il fallait qu'on passe toute ta famille au crible fin.
Et ce jusqu'à ta tante paternelle jusqu'au second degré.
En réalité, il s'est lié d'amitié avec Mr.G...., le mari de l'une des cousines de mon père qui comme toutes les femmes ne cesse de se lamenter qu'elles sont les petites filles du Commandant Cotte, et qu'il faut qu'elle réclament une part congrue de l'héritage des Cotte à Bejaia...
Pendant toute la guerre M. G... a servi dans l'armée Française, il a été à Dien bien phû ; il servait de liaison avec les Moujahidines d'El guaada, et trouva sa place dans les Services de la Sécurité Algérienne au lendemain de l'indépendance.
Ses enfants jouissent de la double nationalité, comme pas mal d'hommes illustres...en Algérie après la guerre.
Pourquoi s'en étonner en 2003 ?

Il parait qu'on a trouvé un vrai représentant du peuple Egyptien, jouissant de la nationalité française, alors ?
Fait par Monsieur Cotte Noureddine: Le 23 juin2008

 

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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 21:36

Qui ne connaît pas Hadj Bouhafs Erag , ne doit pas être du coin . Car on ne peut pas ignorer cette figure emblématique de Laghouat dont le nom évoque pour les connaisseurs la sagesse (al hikma) et le bon sens avec une pointe de malice , dénotant une vive intelligence et une vivacité de répartie étonnante.
Mais je vais te raconter une des histoires de l'hadj Bouhafs Erag.
L'hadj Bouhafs Ben Erag est un notable de Laghouat, il s'est adonné au commerce sa vie durant.
Un jour, il vit sa grande fille, chez lui. Elle l'a salué à midi et le soir elle était encore là. Hadj Bouhafs s'en étonna et demanda à sa femme ce qu'elle faisait là. Pourquoi n'était elle pas rentrée chez elle, pour s'occuper de ses enfants ?
« Elle est mécontente parce que son mari veut prendre une deuxième épouse. »
Hadj Bouhafs considéra la chose et puis dit à sa femme de dire à sa fille de rentrer chez elle, demain.
Lendemain, première chose qu'il fit, fut d'entreprendre, de se renseigner sur la fortune de son gendre et c'est ainsi qu'il apprit qu'il avait perçu un bon pécule de l'armée française, son ancienne administration.
Deuxième chose, il se mis à chercher dans le quartier de son gendre, le Schettet, une maison à vendre. Il fut heureux dans sa quête. Son gendre étant locataire d'une petite maison minable...Hadj Bouhafs trouva une maison qui, semble-t-il n'est pas trop mauvaise.
Et troisième étape, il invita son gendre à venir le voir dans son magasin.
Celui-ci s'attendant à une querelle mémorable avec Sil'Hadj, car sa douce moitié de femme a dû, sans aucun doute, parler à son père du probable mariage de son mari...Il lui rendit visite, dans la semaine, pensant « Mon Dieu, tant qu'à faire, il vaut mieux écoper d'une bonne raclée, plutôt que d'en souffrir continuellement la menace ! »
مبطوطة و لا محلوف فيها
Comme on dit chez nous.
Le « beau fils » fut surpris par l'accueil chaleureux de Si l'Hadj Bouhafs.
Il prit un thé derrière le comptoir et se prit à répondre aux questions de Si l'Hadj, sur les enfants, sur son travail, sur ses voisins ; et puis, il dû répondre à la question de construire une maison, pour lui et ses enfants... pensez donc que ses enfants - les petits enfants de l'hadj Bouhafs !!! - n'ont pas de toit pour s'abriter ?...
« Mais enfin vous savez qu'avec ce « rappel » je n'ai même pas de quoi construire une chambre...quoi ? »
« Mais pourquoi construire ? Qui parle de construire ? Achète plutôt une maison toute faite... »
«Eh oui, mais ce n'est pas facile à trouver... »
« Si ! c'est facile ! Tiens ! Voici une belle maison, tout près de la tienne, donne moi l'argent pour payer l'usufruit, je payerai ce qui reste et toi, tu n'auras qu'à me payer petit à petit. »
Ainsi, son gendre eu une maison, ses petits enfants, aussi, et il ne fut jamais question pour lui d'avoir une double épouse.
«اضرب هذا بذا »
L'homme de ce tour de force du management est l'incroyable Hadj Bouhafs, petit de taille, éternellement vêtu de la petite ammama, du costume arabe brun ou noir que couvre une gandourah brune; El hadj Bouhafs, on vous le dira, est l'homme qui se levait aux aurores et remplissait le firmament au mois de ramadan de ses :
« Soubhana Allah wa bi Hamdihi,
« soubhana Allahi l'adh-im. »
« Gloire à Dieu pour Ses bienfaits,
« Gloire à Dieu le Tout Puissant. »
Voila ce dont les anciens Laghouatis se souviennent quand l'hadj Bouhafs vient à l'article.
L'hadj Bouhafs est l'homme qui vaquait à ses nombreuses occupations, sans se lasser, et dont le jardinage, l'antique labeur du coin. Il disait, à qui veut l'entendre « le repos n'est pas en cette vie-là, ya bounaï, le repos est dans l'au-delà ! »
Dans la légende des vieux Laghouatis , il entrera toujours agissant, toujours, à l'acte, s'évertuant à toujours à inculquer aux jeunes de la bonne ville de Laghouat qu'il faut travailler, travailler, travailler!
Surpris en train de décharger un meuble dans sa maison en bas de la grande mosquée d'As'saf'ah, il répondit à ceux qui lui recommandait d'aller doucement ya si el hadj, qu'aller doucement va pour ceux qui ne sont plus, ici bas il faut travailler, sans se lasser !

(Propos recueillis auprès de Si l'Hadj Brahim Gouhiri) par Noureddine Cotte avec de légères modifications par monsieur Mohamed Hadj Aissa. Le 02 JUIN 2008

 

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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 21:28
Monsieur Mohammed Hadj Aissa, psychologue, enseignant, et chef de projet management des entreprises:
Natif de laghouat en 1947 , il a suivi ses études primaires à laghouat avant de poursuivre ses études secondaires successivement à boufarik et ben aknoun . Ensuite il a fait une licence en psychologie à Alger ( 1966-1970) .
Après son service national , il a rejoint hassi-messaoud , où il a exercé dans le domaine de la formation à l'ex institut algérien du pétrole qui a formé des milliers de techniciens et ingénieurs dans le domaine des hydrocarbures.

Il a appris au contact de son père (Chikh Boubakeur) et celui de (Si Mohammed Fechkeur l'ex directeur général de l'ex-iap; devenu par la suite naftogaz). Toutes les grandes valeurs telles que l'amour du bien , l'amour de l'autre , l'amour de la science et de la connaissance , le respect des ainés et la patience .
Son dernier poste avant sa retraite a été chef de projet management des entreprises .
 Monsieur Mohammed Hadj Aissa est un homme simple et accessible. Son désir demeure avant tout de partager ses connaissances avec les autres et transmettre le précieux patrimoine de Laghouat aux nouvelles générations dont le but de préserver la mémoire collective contre les manipulations, et les falsifications. Car le présent, le passé et l'avenir sont liés par le fil du temps, et ne sont pas une simple suite d'événements indépendants, au contraire. L'expérience accumulée fournit des repères qui sont comme des cartes routières sur le chemin de nos propres projets.
Monsieur Mohammed Hadj Aissa espère réunir , pour les habitués du site , les parcours de trois grandes personnalités de laghouat qui ont inscrit en lettres d'or leurs noms dans l'histoire de la ville: Chikh Boubakeur Hadj aissa , Si Mohammed Fechkeur et Si Abdelkader Zenikhri , l'ex directeur général de la SN REAH , dont le nom restera lié au fait qu'il a été le premier parmi les responsables à avoir fait sortir le siège d'une société nationale de la capitale pour l'installer à laghouat.
Il compte le faire avec le concours de toutes les bonnes volontés .

Il lance , un appel à monsieur Tahar DIDI ( ex directeur du centre culturel islamique de laghouat) en vue de sa collaboration : il animait à la radio de laghouat une émission sous le titre "Zaratna Baraka" consacrée aux personnes illustres de laghouat telles que Chettih Messaoud, Djelloul Abdellaoui, Abdelkader Zenikhri, Gueddouda Ahmida etc...
Nos jeunes doivent prendre conscience de cet énorme enjeu qui peut être un révélateur psychologique puissant, c'est très important de connaître l'histoire de sa région, de ses ancètres. si on ne sait pas d'où l'on vient, on ne sait pas où on va, l'être humain n'existe pas sans ce qu'il a été, ce qu'il a produit, ce tout le constitue.
Alors n'hésitez pas à profiter de cette source inépuisable de connaissances, ce grand Monsieur est toujours disposé à répondre à vos questions, et de débattre de différents sujets avec vous.

Voici à titre d'exemple sa réponse à une question qu il lui a été posée récemment au sujet de l'enseignement.
Quel est votre avis sur l'Enseignement d'hier et celui d'aujourd'hui monsieur Hadj Aissa?
Monsieur Hadj Aissa: «Tout le monde est d'accord pour dire que le niveau actuel de l'enseignement a régréssé par rapport au niveau des années passées , cela est surement vrai : cela est du à certains facteurs objectifs qu'on ne peut pas ignorer :
1 - la différence du niveau de formation des enseignants.
2 - le nombre d'élèves moins important à l'époque précédente.
3 - la différence entre les niveaux de motivation et d'intéret des élèves et certainement d'autres facteurs qu'il faudrait avoir le temps d'analyser , le plus important , à mon sens est le problème de la langue d'enseignement.
Si je devais prendre un exemple sur mon expérience passée dans le domaine de la formation :
les techniciens formés par l'iap de hassi messaoud sont , de l'avis de tout le monde,parmi les plus performants et les plus compétents du secteur , et ce n'est plus le cas à l'heure actuelle car nous n'avons pas su assurer la relève des formateurs exeptionnels que nous avions à l'époque »
Nous devons exprimer notre profonde gratitude à tous nos aînés qui ont participé par leur labeur à la construction et au développement du pays.
Que Dieu bénisse nos aînés et les récompense au centuple.

Si vous souhaitez le contacter voici son  adresse Mail:
Monsieur Mohammed Hadj Aissa

Adresse mail :
mhadjaissa2003@yahoo.fr
www.sidielhadjaissa.over-blog.com
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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 21:24

ZENIKHRI.jpgUn autre nom, un autre fils de Laghouat auquel je tiens à rendre hommage pour ce qu'il a fait pour cette ville et à sa région .
Je dois avouer que je ne le connais que depuis peu de temps : cela remonte seulement à deux ou trois années que j'ai eu l'insigne honneur de faire sa connaissance chez un ami commun. Cela a été l'occasion pour moi d'apprécier un homme, affable, gentil, humble et d'une grandeur d'âme aussi grande que son amour pour Laghouat et ses habitants.
Né à Laghouat dans les années 35, si Abdelkader a milité très jeune au sein des organisations nationalistes et finit par rejoindre le front de libération nationale en qualité de militant politique.
Il a connu les pires poursuites de l'occupant colonialiste mais il n'a jamais abdiqué devant les intimidations et les menaces et a continué de mener une lutte sans merci contre le colonialisme malgré le fait qu'il soit fonctionnaire dans l'administration des ponts et chaussées.
Après l'indépendance, il occupa plusieurs postes de responsabilité dont directeur de l'usine de confection qui venait à peine d'être construite à Laghouat.
Mais sa haute compétence devait le destiner un poste plus conforme à ses capacités, ce qui arriva en 1975 lorsque le secrétariat à l'hydraulique de l'époque lui accorda sa confiance pour prendre les destinées de la première société nationale des travaux hydrauliques (du nom de SNREAH) à avoir son siège social dans une ville de l'intérieur du pays.
C'est une véritable gageure que si Abdelkader a su relever avec le brio que l'on lui connaît. Si Abdelkader était fier du travail accompli, il restait à confirmer toute la confiance que les autorités et la population ont placée en lui.
La société, en un temps record, réalisa des performances qui lui valut les félicitations des responsables : la société devait aider au développement des steppes grâce aux nombreux forages réalisés par des équipes de jeunes laghouatis qui ont quitté les entreprises ou ils travaillaient pour rejoindre la SNREAH qui était pleine de promesses.
Parmi ces jeunes, il faut citer les techniciens forage sortis de l'IAP de Hassi-Messaoud qui ont pris à bras le corps les chantiers de forage et ont réalisé les plus belles prouesses.
Mais cela ne fit pas plaisir à ceux qui n'ont jamais accepté la délocalisation du siège de la société à Laghouat.
Ces "prétendus experts " ont suggéré au ministère la dislocation de la société pour permettre sa meilleure maîtrise: et la SNREAH fut éclatée en plusieurs petites entités qui ne tardèrent pas, d'ailleurs, à disparaître très vite.
L'ambition de si Abdelkader était de faire de son entreprise "la Sonatrach de l'eau" mais son rêve a été de courte durée et la courte expérience de la SNREAH est restée au travers de la gorge de Monsieur Zenikhri, qui se rappelle toujours avec amertume de la mort programmée de cet enfant chéri qu'il aimait au dessus de tout.
Mais ne regrettez rien, si Abdelkader, vous avez fait votre devoir et vous avez relevé un défi que peu de gens auraient relevé. Tous les laghouatis qui vous ont connu ou travaillé sous votre commandement se rappelleront toujours ce que vous avez fait pour Laghouat : vous avez été sa fierté et son digne fils.
Merci Si Abdedlkader
Ecrit par monsieur Hadj Aissa Mohammed le 28/04/2008

Adresse mail :mhadjaissa2003@yahoo.fr
www.sidielhadjaissa.over-blog.com

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