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  • : A la découverte de Laghouat
  • : Je vous invite à découvrir Laghouat, la porte du désert, cette splendide oasis, qui possède un patrimoine riche et diversifié, naturel et culturel. Donc soyez les bienvenus sur ce modeste site qui tente de rassembler tout ce qui a été ecrit sur cette magnifique région. habenghia@googlemail.com
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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 09:34

Mon père, illettré mais d'une intelligence rare, façonné aux soucis de la vie, travailleur sans relâche ni repos pour subvenir aux besoins d'une famille nombreuse (6 enfants) était aux services de l'un de ses cousins immensément riche mais indifférent au dénuement de son parent. Nous logions ensemble dans une somptueuse villa, nous au bout de la cour-jardin et c'était à l'époque de la guerre franco-allemande de 39-45. La vie était très dure et nous survivions plus que vivions.

Un soir, nos cousins étaient attablés sur leur véranda pour le diner et nous faisions de même, nous éclairant à leur lumière par souci d'économie. Comme tous les autres soirs, au diner,couscous où les navets, courges et carottes noyaient largement les grains. Nous étions donc tous autour de la gassaâ, plat en bois taillé dans le tronc d'un arbre, et terminames rapidement notre repas. Je restais le dernier à racler les quelques grains de couscous pour recevoir en même temps une giffle magistrale de mon père accompagnée de ces paroles :" que tes parents soient maudits! Tu es en train de leur montrer -à mes cousins donc- que nous avons atteint le fond de la gassaâ ! "

" TRADUCTION : MEME QUAND ON A ENCORE FAIM, NE PAS LE MONTRER, FIERTE OBLIGE !"
Par monsieur Hebboul Mohamed


Adresse mail:
ghadames@milianaville.com

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www.ghadames.artblog.fr

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 15:38
J'étais déjà assis à ma place dans le car de Laghouat qui allait me rapprocher de ma destination le Collège de Miliana où je venais d'être admis en 6ie. Je n'avais pas l'habitude d'un si long voyage car à cette époque on se déplaçait très peu.

Juste avant le départ, mon père m'en fit descendre pour me donner les recommandations quant à la ligne de conduite à observer pour l'avenir proche et lointain " je te recommande d'éviter les mauvaises fréquentations, de bannir le kif (la drogue) et le vin et d'éviter si possible la cigarette. Quant au reste, tu es un homme ".

Je crois m'être comporté comme prescrit, même la cigarette ne réussit à me tenter, ce qui me permit - à mon tour - de répercuter ces mêmes conseils à l'ainé de mes enfants au moment de son départ à l'étranger pour poursuite de ses études.

Ces conseils étaient un bréviaire pour la vie...
Par monsieur Hebboul Mohamed

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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 10:46

La vengeance est un plat qui parait il se mange froid ! Pour ma part dans mon récit il se consommerait plutôt chaud ! En cette journée du mois d'août de l'année 1959, mon grand frère Dahmane vadrouillait au centre ville de Laghouat savourant son dernier jour dans cette ville avant de revenir à Alger, travail oblige. Cinq jours avant, il nous avait ramenés d'Hussein Dey dans la 203 familiale de mon père qui n'ayant pas passé son permis de conduire lui laissait le soin de la conduire.
En passant près du café de la rue de la grande Mosquée, il fut apostrophé par mon père qui était en compagnie de quelques vieux compagnons en train de deviser en buvant des thés à la menthe. Après les présentations d'usage, il lui demanda quand avait- il prévu de retourner a Alger,
et mon frère ne sentant pas le danger, lui répondit spontanément : demain matin.
Cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd puisque l'un des présents dit tout de suite : Cela tombe à pic, je dois descendre a Alger demain et ça m'arrangerait que vous m'y conduisiez !
Pour mon frère c'était comme si le ciel lui tombait sur la tête, et pour cause, il avait prévu de changer d'itinéraire et de prendre soit la route de Boussaâda, soit celle de Tiaret histoire de voir du pays. Tout son plan tombait donc à l'eau mais il se garda bien de laisser paraître son courroux car trop respectueux de son père, et il ne put qu'acquiescer non sans pester en son for intérieur. Le lendemain il se présenta à l'heure et à l'endroit prévus, et trouva le vieil hadj en train de l'attendre devant la porte de sa demeure. Il commença à sortir les bagages et mon frère fut horrifié en voyant les énormes cartons, valises volumineuses, objets hétéroclites...etc. De quoi remplir un contener !
Il risqua une timide protestation mais
le Hadj lui répondit : et le porte bagage, il sert à quoi?...Puis il appela les passagers qui étaient au nombre de dix qui s'engouffrèrent à l'intérieur de la voiture.
Dès qu'il démarra, mon frère se rendit compte assez vite que la voiture peinait à tenir la route, et remarquait que le capot pointait son nez vers le ciel du fait de la trop grande charge. Déjà après avoir dépassé le pont de l'oued M'zi, le vieux commença à faire des siennes en lui "intimant" l'ordre de lever le pied de l'accélérateur prétextant qu'on n'avait pas le courrier à transporter ! Mais mon frère lui répondit que c'est comme ça qu'il avait l'habitude de conduire, et en même temps il appuyait encore plus sur le champignon.
Juste avant d'atteindre la ville de Aïn Oussera, le Hadj demanda a Dahmane de faire une halte pour se dégourdir les jambes. Ce dernier pensant à un besoin pressant s'arrêta à côté d'un arbre et ne quitta pas son volant.
Aussitôt une agréable odeur de café lui chatouilla les narines venant de derrière et il pensa : ah ça tombe bien, je suis fatigué et un bon café bien chaud me réveillera...
Puis une main tendit une tasse de ce breuvage au vieux en disant : El hadj, Haak kahoua! Puis des M'semen cuits probablement de bon matin par des mains expertes.
Tout le monde mangeait et buvait sauf mon frère auquel on n'avait même pas pris la peine d'inviter à la collation ! Celui ci se sentit du coup rabaissé à moins que rien et une colère sourde l'envahit sans toutefois qu'il la laisse transparaître. Après qu'ils eurent tout ingurgité, le vieux dit à mon frère : Bismillah, reprenons notre route !
 En entrant dans la ville de AÎn Oussara, Dahmane avait fomenté sa vengeance qu'il voulait terrible et il gara la voiture en face d'un café dans un endroit sans arbre ni mur, donc sans aucune possibilité d'ombre. Il était approximativement 10h30 et dans ces régions à pareille époque, le soleil est à son zénith.
Dès qu'il descendit le vieux lui demanda la raison de cet arrêt impromptu et mon frère lui répondit à brûle pourpoint : je n'ai pas pris mon café et je commence à avoir sommeil, alors pour votre sécurité, il est préférable que je boive un bon café bien serré avant de poursuivre la route...
Il entra au café et commanda un café au lait avec justement des m'semen dont il venait d'être frustré. Tout en mangeant il regardait du coin de l'oeil vers la voiture qui était très vite devenue un vrai sauna, les occupants ouvraient les vitres mais en vain, le soleil était vraiment implacable ! Les visages étaient devenus rouge écarlate, les fronts ruisselaient les corps entassés transpiraient, bref une vraie horreur....
Au bout d'un certain moment, le vieux se dirigeât vers le café et dit a mon frère : mais dépêchez vous les femmes vont mourir sous cette chaleur, et mon frère lui répondant : je n'ai pas encore terminé mon petit déjeuner, patientez !
Puis il demanda un café noir et le sirota en prenant tout son temps et enfin quand il se décida enfin à reprendre le volant pour mettre fin a leur supplice, les occupants de la 203 étaient au bord de l'apoplexie. Ils n'étaient pas au bout de leurs peines puisque Dahmane descendit les virages en épingle à cheveux de la Chiffa à fond la caisse sans se soucier des jérémiades du vieil hadj.
Enfin arrivés a Hussein-Dey, il stoppa devant l'arrêt des taxi de la St Jean et dit : voila on est arrivés !
Le vieux répondit : mais non, on va jusqu'a El biar nous !
Là mon frère à bout répondit qu'il n'en était absolument pas question et que c'était ici que se terminait le voyage, en désignant les taxis en file qui attendaient.
Le vieux lui lança : mais quel taxi acceptera de nous prendre avec notre nombre et nos bagages ?
Mon frère fou furieux lui rétorqua tout de go : et pourquoi vous n'avez pas pensé à cela en chargeant ma voiture de la sorte ?
Finalement, le Hadj dépité dut se résigner à descendre ses bagages et ses passagers et mon frère démarra en jurant que l'on ne l' y reprendra plus jamais une seconde fois !
La moralité de l'histoire : Il ne faut point abuser de la bonté des autres et le vieil adage arabe , bien de chez nous est très significatif à cet égard : Que Dieu fasse miséricorde à celui qui connaît ses limites : Rahima Allah man 3arifa qadrahouرحم الله من عرف قدره
Ecrit par notre ami monsieur Khaled Benaya
khaled2811com@yahoo.com
 "
Se venger d'une offense, c'est se mettre au niveau de son ennemi ; la lui pardonner, c'est se mettre au dessus de lui. "


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