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  • : A la découverte de Laghouat
  • : Je vous invite à découvrir Laghouat, la porte du désert, cette splendide oasis, qui possède un patrimoine riche et diversifié, naturel et culturel. Donc soyez les bienvenus sur ce modeste site qui tente de rassembler tout ce qui a été ecrit sur cette magnifique région. habenghia@googlemail.com
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 21:17

 

En quelques lignes, les points culmunants de l'histoire de Laghouat entre 1900 et 2000, raconté par Monsieur Hadj Lamri Mostefa "El Idrissi".
1368 : Le Sultan Abou Hammou, de la dynastie Abd-El-Ouadite, chassé par le sultan Mérinide de Fez, rallia ses partisans à Laghouat avant de se retirer dans le M'zab.
1698 Le marabout Sidi Hadj Aissa ( mort en 1737 ), patron de la ville, s'établit à Laghouat.
1708 Le sultan du Maroc Moulay Abdelmalek, établit son camp à l'Ouest de la « cité rebelle » et lui imposa un tribut qu'elle refusa tout le temps de payer.
1727 Laghouat passe sous la domination turque.
1741 Le Bey du Titteri, à la tête d'une imposante armée, assiégea la ville. Défait, il reprit la route de Médéa .
1785 Le Bey d'Oran sur l'ordre du Dey d'Alger, mena une expédition punitive contre Laghouat qui refusait toujours de payer l'impôt annuel de 700 réaux.
1786 Nouvelle tentative menée, une fois de plus, par le Bey d'Oran. Il décida de réduire en premier, mais sans succès, le Ksar de Ain Madhi fortifié par le marabout Sidi Ahmed Tidjani. Le siège dura deux mois.
1787 Le successeur du Bey d'Oran tenta à son tour de prendre le Ksar de Ain Madhi. Il ne fut pas plus heureux que son prédécesseur. En signe de représailles, il détruisit entièrement le Ksar de Tadjmout ( fondé en 1666 par les Ouled Youssef ).
1815 Mort du Cheikh Sidi Ahmed Tidjani, fondateur de l'Ordre tidjani.
1829 Le Cheikh Moussa Ibn Hassan El- Misri, né en Egypte, à Damiette, en 1787, s'établit à Laghouat et fonde l'ordre Chadhilite.
1831 Le Cheikh Moussa Ibn Hassen El Misri proclame la guerre sainte contre l'occupant français, lève une armée et entame une résistance armée qui ne devait prendre fin qu'avec sa mort, en 1848, lors de la fameuse bataille des « Zaâtchas », sous l'étendard du Cheikh Bouziane, un autre juriste éminent de Laghouat.
1852 Une armée forte de 6000 hommes et sous le commandement de trois généraux -Pélissier-Yussuf et Bouscaren - assiège la ville de Laghouat.
La bataille s'engage le 21 novembre; le 4 décembre de la même année, Laghouat est prise d'assaut. L'extermination systématique de l'ensemble de sa population est alors ordonnée ; plus des deux tiers périssent ainsi. La ville ainsi que le reste de sa population sont sauvés de justesse par un contre-ordre.
Le célébre Benaceur Benchohra est alors de toutes le batailles. En 1875, il gagne la Syrie, âgé de plus de 70

1900 La poste P.T.T. achemine le courrier.
1910 Inauguration de la nouvelle grande église en face de la caserne" Bessiére"à la fin de la rue Emir Abdelkader et fermeture de la première qui était l'ex mosquée « IBN BOUTA » sise en aval-nord de la rue Ben-Badis avant la conquête de 1852 devenue pour la circonstance dépôt d'orge pour la cavalerie. C'était la mosquée dite "antique" des ahlaf habitant cette région est de la ville nommée quartier et la rue Hadjadj
1914 Famine Pauvreté illettrisme indigence totale voulus afin de s'assurer un réservoir humain de chair à canon pour la guerre C/l'Allemagne, appelée aussi année 4e la peste car les malades étaient isolés pour finir hors de la ville derrière des barbelés à Bouchakeur.
1915 Guerre coloniale du Rif CI Abdelkrim El- Khattabi d'où engagement des gens acculés par la pauvreté pour servir de chair à canon jusqu'en 1926.
1916 Arrivée du cheikh Med EI-Acimi professeur libre de lettres arabes et poète, moudèrès dans les mosquées reparti vers 1927.
1917 Sur les conseils d'un homme de bien, le khalifa Djelloul intervient à Alger, achète ledépôt d'orge et en bonne action envers Dieu le rend à sa mission cultuelle Depuis, la mosquée ' Jamâ-El-khelifa" porte le nom de son libérateur, Mort du « pôle mystique » le Cheikh Bachir Belhadj, de la confrérie quadirite.

1920 Construction du pont sur Oued-M'zi.
1921 arrivée de cheikh Med Saïd Zahiri professeur libre de lettres arabes poète et journaliste.
1922 Fondation à Laghouat, sur l'initiative du Cheikh Zahiri, des notables et des lettrés de la ville, de la première école privée en Algérie.
1924 sur invitation du khalifa Djelloul visite du Khédive Abdelhamid Il, ex roi d'Egypte déposé par l'Angleterre, il résida chez ce dernier rue Mebarek EI-mili ex Félix Dautre-ment et dans sa résidence d'El-milok ,le khédive offrit à son hôte un mouton et un cheval, deux étalons de race dite «chami » La troupe musicale participa à cet honneur elle était composée Hassani hadj Mécheri (violon) Lamri hadj Hamida (bonjo) Dada mohamed tambourins et d'autres perdus de noms, Le Khediwi déchu d'Egypte, Abbas Hanafi II, visite Laghouat.
Les mouvements nationalistes s'implantent à Laghouat. L'histoire retiendra des noms prestigieux : Kaddour Far, un des membres fondateurs de l'étoile nord-africaine, Mohammed ben Ahmida Bensalem, un des pères du nationalisme algérien, Sayah Lamri, artiste de renom tombé au champ d'honneur en 1958, Habib Chohra, instituteur, Ahmed Taouti,universitaire, Atallah Mebtout et bien d'autres encore. De grandes personnalités politiques algériennes diront plus tard : « C'est à Laghouat que nous avons appris le sens du mot Patrie ».

1925 Encore une autre année de la famine d'où l'affaire~de la plainte de Kherroubi contre un personnage pour détournement des vivres destinés aux nécessiteux. Inondations d'oued m'zi grandes pertes humaines et matérielles.
1926 Décès du poète Abdallah ben Kerriou le mercredi 23 Rabia 02 l'an 1320 de l'hégire soit le 26 octobre à 20h45.
1926 arrivée de cheikh Moubarek EI-Mili parti en 1936 enseignant libre disciple de Benbadis fut secondé par cheikh Ben Azzouz Med Laghouati. Sous sa direction la ville souscrit à la quête de solidarité populaire culturelle et envoie trois de ses fils àl'université Zitouna de Tunis. Ce sont les cheikh Ahmed Chatta, Hadj Aissa Boubakar et Keciba Ahmed.
Renaissance de la culture populaire à travers les poètes.
Taâdmit fut une prison pour les nationalistes irréductibles dont la tribu des Ababda Lieutenant Kherroubi à Laghouat et l'Emir Khaled contemporains de la lutte c/la France.
1927 Le Cheikh Moubarek El Mili s'établit à Laghouat pour y donner son enseignement. Une première promotion d'étudiants rejoint l'université d'El Zeïtouna, à Tunis.
1928 création de l'état civil.
1929 arrivée du téléphone a manivelle.
1930 célébration par la France du centenaire colonial.

1930 adhésions populaires aux partis nationalistes.
1936 Arrivée de l'électricité Cie & Lebon puis E.G.A.
1937 création des Scouts Musulmans Algériens.
1937 Chaoui Belkacem premier pilote en son bis-moteur dans le ciel de Laghouat.
1938 l'unique pharmacie d'Arnold remplacé par Gytar en 1948.
1939 2éme guerre mondiale d'où besoin permanent de chair à canon.
1939 Krim Belkacem fait son service militaire, Laghouat fut son école du nationalisme disait-il.
Habib Bourguiba détenu politique en transit séjourna une quinzaine de jours à la caserne Bessière - famine et peste la population est délaissée à elle-même.
1945 Exil durant 75 jours à l'hôtel transat l'actuel Marhaba, du Dey de Tunisie Med Moncef Il fut déposé par la France son aide de camp Chadli était un colonel tunisien puis forcé d'abdiquer le commandant Brau fit venir à l'hôtel Cheikh Moulay Ahmed Ben Hamza cadi des Larbaâ pour le P.V. A la fin de la guerre Laghouat reçoit des vivres américaines.
1945 Hirtz licencié en droit et Chemorin administrateurs civils de Laghouat.
1945 Bensalem Med et Kadda hadj Hamida prisonniers politiques jugés â Blida

1946 création de la troupe musicale Thoureya animée par Djoudi Mabrouk et Reymalek.
- Le Bey de Tunis, Moncef, est placé en résidence surveillée à Laghouat.
1947 Election de Mered Ah contre le juif Yagoub à la mairie, visite électorale de Ferhat Abbas fondateur Pt de l'UDMA il échappe à un attentat.
1947 Construction de la médersa par la population sous l'égide de l'association des oulémas.
1948 Volontaire pour la Palestine (Atallah ben Mebtoute fut refoulé du Fezzan par la France.
1948 Inauguration de la médersa par cheikh Bachir el Ibrahimi les enseignants étant directeur :chahid Ahmed chatta, et hadj Aissa Boubakeur, Benzahia Hocine ,Kazouaï Atallah, Zohra, Djamîla et Bent Cheikh.
1948 ( septembre) explosion à 10h 45 mn de 2T de cheddite à la caserne Bessiére d'ou dégâts importants dans le quartier d'el karbia le centre ville il fut rasé puis restructuré.
1949 création par Bensalem Mèhamed de l'équipe politique de football EI-hilal la population politisée accompagne son équipe par cars à Djelfa, Boussaâda, Bognari etc. en retour nos amis venaient en autocars jouer des matchs amicaux réciproquement pris en charge par la population, une fête sportive dans des retrouvailles politiques.
1950 Benadjila Mebarek 1er médecin laghouati ouvre son cabinet et son frère Alache 1er avocat fait de même.
1950 Djoudi Mmed dit 'Rey-Mélek" a introduit le luth dans la musique andalouse à son retour du Maroc.
1950 Rouighi Bachir gagne le rallye Alger le -cap en Afrique du- sud sur un camion Berliet.

1951 arrivée du gaz butane.
195l Décès de cheikh sidi Lazhari chef de la confrérie Azouzia, marabout de la grande zaouia d'El-Hetaïba, un centre de vie pour les pauvres et les orphelins.
1952 Le Dr Bessis gynécologue privé et le Dr Raymond Mialey pédiatre, ce dernier étant l'unique médecin à l'hôpital, fùt une année très riche en pluie d'ou richesse du mouton et quantité de truffes jamais vue auparavant, la population en bénéficia.
1952 PELERINAGE les 1 ers départs des pèlerins par autocars Boukamel chauffeurs Bensmain kouidhi, kaouka Belkacem, Benamar Kaddour, chez la SATT Adi BachirKaddouri hadj Mekki avec son propre autocar, quant à Marfoua Med le chauffeur était Douidi hadj Tahar
TRANSPORT Il y avait comme transporteurs Boukamel vers Ghardaia et Djelfa dans des cars luxes Delaunay puis la SATT pour le même trajet dans des cars luxes
Atallah ben Ar-are vers Messaâd et Atlou un car et un gros camion aménagé
Goumiri cheikh Ah vers Ain-Madhi un camion hotchkîss vert aménagé
Hassani Arabi vers El- Houita un camion hotchkiss aménagé
ENSEIGNEMENT il n'y avait pas de lycées ni collèges les seules écoles étaient pour les garçons au chtett le directeur était Si Ah Taîbli et au centre l'actuelle Habib Chohra. Pour les filles celle dite des soeurs blanches Bd Pasteur aulourd'hui direction de l'agriculture.

1953 Construction de l'école laïque (Mahboubi ).
1954 reprise de la pharmacie Gytar par le vieux Marc Pajar av. 1er novembre
1955 Deux mois après le 1er novembre 1954, Laghouat s'engage dans la lutte armée. La liste de ses martyrs ne cesse alors de s'allonger. 1er mai émeutes c/la légion étrangère le jeune Tadj Madani fut tué par un policier.
1956 La jeunesse laghouatie prend le maquis poul- participer à la lutte armée suite à l'appel A la grève illimitée des étudients algériens création du l~ noyau de l'OCFLN ALNpar Med Bensalem.
1957 mercredi 04 septembre invasion de Laghouat par les troupes du félon Bellounis, couvre feu, ouverture du DOP pour la torture et du centre de tri comme prison contre la résistance populaire jusqu'à l'indépendance, Le ministre français J. Soustelle, accueilli froidement par les Laghouatis, décide de transférer à Ouargla le chef lieu de la préfecture des Oasis.
1959 transfert de la préfecture à Ouargla par décision punitive du ministre résident R. Lacoste.
1961 05juillet manifestations populaires contre le Sahara français réclamant sonRattachement à l'Algérie. 4 adolescents tués : Rêgue Abbas, Naidjate ,Ben Elkhanjaret un petit enfant, et 6 mois plus tard les grandes manifestations de décembre à Alger.
1962 une mission médicale militaire française s'occupait de l'hôpital depuis l'indépendance.

1962 A l'indépendance le centre ville cet ancien Laghouat gardait encore sa muraille de pierre à meurtrières existant bien avant 1852 composée de sept grands portails, Ces portesétaient : I 0) la porte d'Alger avec à ses cotés deux ou trois pièces ( pour la gardemilitaire) se trouvant au sud de l'avenue du 1er novembre - 20) bâbe ou porte d'el-hèrrègue (du troupeau de chèvres laitières, l'ensemble dit el-hèrrègue) Face au marabout sid EI-hadj Aissa croisant le boulevard de l'Indépendance. 30) En face plus au sud en amont au bas de la coupole du marabout prés-cité c'est Bâb-errabte, porte du lien, donnant accès au chtett, le sud de la ville. 40) A l'ouest au bas de la pente sud de la mosquée Essoumaâ bâb-chetett avec deux pièces pour la garde , c'est par là que la cavalerie gagnait le Sefrije pour le toilettage , c'était un lavoir public situé au bas-coté sud du secteur militaire . Il fut remplacé dans les années 80 par une vaste route d'accès au boulevard Pasteur ~50) bâb EI-arch (la tribu ) au nord de l'avenue Pasteur, perpendiculaire à la rue de la mosquée Chadoulia - 60) bâb El-oued, encore en l'état portant comme les autres jadis la date 1852 de l'occupation de Laghouat, elle se trouve à la fin est de la rue Ben-Badis - 70) bâb Geadarmia en face de la rue Djoudi Abdelkader perpendiculaire coté sud au boulevard des Martyrs.
1962 Indépendance, libération des prisonniers et liesse populaire, Laghouat fut la pépinière des intellectuels ses fils couvrirent en cadres les besoins de toutes les administrations au Sahara notamment l'enseignement, les formateurs de ces cadres étaient des normaliens Laghouati comme feu Kaddahadj Hamida , Abdelaziz hadj Lalmi, Soufli Mohamed et Habib Chohra ces deux derniers:officiers de l'ALN, Belmécheri hadj Jelloul, Lachkhem Abdelkader, Hadj Aissa Aissa. 1962:

 

 

 

 


 Photos de nos Moudjahidine























1963 inauguration du pipeline de pétrole d'hodh el-hamra par le président Ben-Bella en présence des invités arabes et étrangers dont Tito le président de la Yougoslavie. 1965 décès du marabout sidi hadj Benamor nationaliste et chef de la confrérie Tidjania.
1968 arrivée de la SNTV, visite privée de Ferhat Abbas ex-président du GPRA, arrivée du gaz de ville.
1970 visite du Président Houari Boumediène.
1974 A l'issue du découpage administratif de cette même année, Laghouat réintègre son statut de chef lieu de wilaya
1975 visite du savant algérien Malek ben Nabi.
1979 destruction de la porte d'Alger par l'APC & visite du président Chadli Ben Jedid.
1979 ouverture de l'hôpital Bouighs et construction de l'université.
1999 visite du président Abdelaziz Bouteflika, le 11 août éclipse solaire.

 

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 20:22
Pour Ibn Souraydjle premier grand chanteur de l'Islam, le parfait musicien «c'est le seul qui enrichit la mélodie, a du souffle, donne leurs proportions aux mesures, souligne la prononciation, respecte les dissonances grammaticales, tient les notes longues à leur pleine valeur, sépare les notes courtes distinctement et, enfin, se sert correctement des modes rythmiques...». Cette célèbre définition sied, sans exagération aucune, comme un gant au virtuose du luth, à l'artiste à la voix d'or, à l'artiste à la mémoire gigantesque, à l'artiste aux connaissances artistiques incommensurables que fut Rey Malek.

 


A propos, qui est ce monument méconnu de l'art algérien, ce troubadour maghrébin et arabe, qui fut le compagnon des plus grands d'alors, tels El Hadj El Anka, Mahieddine Bachtarzi, Mohamed Belhadj Tlemçani...?
De son vrai nom Djoudi Mohamed Ben Ahmed Bentahar, Rey Malek est né (présumé) en 1902 à Laghouat, dans un quartier de l'est de la ville, fils d'Ahmed dont le métier est d'assurer, en 1915, à cheval, ensuite en voiture, la liaison postale Djelfa-Laghouat (A propos, à quand un hommage de l'Union postale universelle ou d'Algérie Poste pour ces valeureux «courriers» du désert?).
Malek, un passionné de la diligence, abandonna, dès 15 ans, ses études pour aider son père, modeste employé postal (qui l'incita à travailler au sein de la même entreprise, et ce, avant la fin de la Première Guerre mondiale), comme apprenti graisseur. Ensuite, il se réfugie à Tiaret, à l'insu de ses parents, où il travaille aussi comme distributeur de colis postaux sur la ligne Tiaret-Aflou.
Auparavant, il fréquentait la zaouïa des Moussaoui à laquelle appartenait son père. Il y apprend la poésie mystique ainsi que la poésie populaire dite melhoun; ses dons artistiques se mettent en valeur en s'exerçant à mémoriser les textes mystiques notamment ceux de Sidi Boumédiène El-Mghite. Son maître, le Cheikh Mustapha Benhassen, va le distinguer parmi ses condisciples en qualité de moqadem. Parallèlement à cette activité, le jeune Mohamed faisait une scolarité studieuse et très régulière,
précédée d'une formation à l'école coranique à l'instigation de son père qui lui créa les conditions favorables pour qu'il apprenne l'arabe. Son éducation ainsi que son instruction étaient parfaites, c'est ce qui étonna ses parents en apprenant sa fugue à Tiaret. Après une courte période, il est reconduit à Laghouat par des amis de la famille qui l'avaient repéré («tout est rétrospectivement possible»).
Par la suite, beaucoup d'adversités ont modifié, façonné sa vie,
sa vision des choses, la philosophie de son existence... Son destin artistique semble croiser dans une certaine mesure celui de son alter ego algérois, Mahieddine Bachtarzi, qui fut pris en main par l'illustre maître de confession juive Edmond Yafil ainsi que la diva tlemcenienne du haouzi, Cheikha Tetma, parrainée elle aussi par un musicien israélite, en la personne de Braham Edderaii. En effet, un petit «job», commis de cocher chez l'un des Français les plus riches de sa région, a marqué un tournant décisif dans sa vie. C'est à partir de cette position relativement privilégiée qu'il a pu s'adonner à l'art, à la poésie.
Vers 1917, un Juif, qui était président de la compagnie de diligence où il travaillait, était un amoureux de la flûte et jouait avec virtuosité. Il a pris de lui les premiers enseignements, une pratique artistique en somme.
Rey Malek se marie en 1920, puis à la mort de son père, il s'occupa d'un fonds de commerce d'alimentation générale. De son vivant, le père ne voulait en aucune manière que son fils apprenne ou fasse la musique. Nonobstant, le destin en a décidé autrement; car à la suite d'une altercation avec un policier français, et pour échapper à l'arrestation, il s'enfuit de Laghouat pour s'engager dans l'armée française où il s'intéresse à la flûte et au tambourin. Six mois plus tard, il devient tambourin-major du 17ème régiment de Chalan-sur-Chanvres en France. En 1924, il quitte l'armée et de retour à Laghouat, il retrouve sa mère malade et à la limite du dénuement. Sans emploi stable et révolté par le fait de voir la destinée se retourner contre lui et sa famille, il décide alors de partir au Maroc, à Rabat exactement, où il avait même obtenu un poste de travail de distributeur postal, ce métier qu'il connaissait bien. Mais là aussi, il va subir la pression de son employeur qu'il quitte aussitôt pour Marrakech où vivait une de ses tantes; et c'est là qu'il pénétra par la grande porte le monde enchanteur de la musique. Sa carrière de musicien débuta en 1927. A l'époque, il commence à s'intéresser à la «mandoline». C'est pour cela qu'avant d'aller au Maroc, il se trouvait souvent au local de Mahieddine Bachtarzi à la rue Randon. C'est durant son long séjour marocain de douze ans (1926-1939) qu'il enrichit ses connaissances dans le patrimoine musical andalou en côtoyant plusieurs cheikhs célèbres de cette époque, qui sont Cheikhs El Kittani, Sidi El Kechachbi, El Ghali Latrèche, Abdeslem El Djène et Abdeslem El Khiati,
spécialisés tous dans le genre classique maghrébin, qui l'entourèrent de leur bienveillance. Conquis par le genre classique de Grenade el gharnati, Rey Malek perfectionna ses connaissances auprès d'un maître, Cheikh El Mtiri qui lui apprit à jouer du luth, un instrument qui va devenir son fétiche, après la flûte, la mandoline et la kamancha (violon), grâce aux conseils éclairés d'un maître réputé dans les milieux de la haute société marocaine à Rabat, Cheikh Tahar El-Djazaïri.
Favorisé par sa mémoire prodigieuse, Rey Malek fixera dans son esprit tous les maqamète (modes ou tempéraments) en usage dans la grande musique arabe. Ce qui lui valut le titre «pseudonymique» de Rey Malek: «... C'était au Maroc. A l'époque on discutait beaucoup de la question algérienne, et à chaque fois le Sultan Mohamed V demandait à ce qu'on me consulte, on me disait «Hada, Ray El Malik» (Ceci est l'avis du roi). Comme j'étais aussi le roi du «oud», ce pseudonyme m'est resté jusqu'à maintenant...», devait-il expliquer lors d'un entretien accordé dans les années 80 à l'hebdomadaire (défunt) «Algérie Actualités»'. A partir du Maroc, il entame plusieurs autres voyages qui vont le mener en Tunisie et en Libye vers 1935. Il revient à Laghouat en 1938, où il apprend la mort de sa mère, survenue, sans qu'il ne le sache, plusieurs mois auparavant.
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, il est rappelé sous les drapeaux de l'armée. C'est au Liban qu'il sera affecté. Cet événement va lui permettre d'écrire une chanson (une complainte) intitulée «Mère, ne pleure pas» inspirée d'une poésie du poète populaire égyptien Seyed Derouiche. Cette «mobilisation» est la conséquence directe de sa passion pour le oud (écharqi), qui au Moyen-Orient faisait à l'époque des ravages. Si Tahar, un maître égyptien réputé comme chanteur au sein des familles bourgeoises, qui, grâce à son talent, était introduit dans tous les maqamète et dans l'aristocratie au Caire, l'a pris en affection et lui a permis de «grignoter» avec lui un peu de oud. Cette pérégrination moyen-orientale a, pour ainsi dire, été le contrepoids nécessaire à sa formation musicale qui était jusque-là fortement imprégnée de l'enseignement des Juifs. Avec Si Tahar, en Egypte et au Liban, il a ainsi tué, exorcisé le «juif» qui habitait «Rey Malek» pour le remplacer par un arabe, artistiquement s'entend. A ce titre,
cette période qui verra des déplacements de Beyrouth au Caire et à Damas va être artistiquement aussi profitable que celle du Maroc, puisqu'il fit la rencontre du grand interprète et compositeur El Hadjar, qui l'introduisit dans les milieux artistiques du Caire et de Damas.
En 1943, Rey Malek déserte l'armée et revient chez lui en Algérie. Il s'installe momentanément à Tlemcen, craignant d'être rappelé; là, il continue aussitôt son activité artistique auprès de Cheikh Mohamed Belhadj Tlemçani, dans le but de parfaire sa formation andalouse: «Croyez-mois, apprendre le chant de Si Med Tlemçani n'était pas une mince affaire, ni un honneur infime», devait-il avouer avec modestie, de son vivant. Quelque temps après, Moufdi Zakaria le prend avec lui à Alger.
Là, il le recommande à quelqu'un à la rue Bouthin pour qu'il l'introduise chez Ahl El-Fen comme on disait dans le temps. Un peu plus tard, ce local de la rue Bouthin a pratiquement perdu tout caractère lucratif, devenant le lieu de ralliement de tous les Algériens épris d'art et qui voulaient inscrire leur action artistique dans une mouvance autre que celle de l'art de la «coloniale» (Soulignons que ce local rappelle, de par sa «vocation», le salon de coiffure de Cheikh Boudelfa, le maître de Cheikh Larbi Bensari, d'El Medress à Tlemcen ainsi que la boutique de Cheikh Omar Bekhchi, le maître de Hadj Abdelkrim Dali, de la rue de Mascara dans la même ville).
A la rue Bouthin, ses fans étaient, entre autres, Mustapha Skandrani, Debbah Ali dit Alilou et Amraoui Missoum, qui vont l'entourer de tous les égards dus à un grand maître. Le chanteur de chaâbi Cheikh Kaddour Cherchalli dut son initiation dans la technique instrumentale à Rey Malek. C'était la période où Si Ahmed Lakehal faisait des prouesses de souplesse et d'ingéniosité pour permettre à des Algériens de passer à Radio-Alger. C'était l'époque ou Châalal El-Blidi faisait des merveilles dans le naï (flûte orientale), Touri dans le théâtre... Le oud (luth) était un instrument encore nouveau à l'époque. C'est ce qui explique ses succès initiaux. D'après lui, et selon plusieurs témoignages,
il a été le premier à consacrer et généraliser le luth oriental en Algérie. Il donne les indications nécessaires à son cousin, ébéniste, Djoudi Mabrouk qui s'est mis à la fabrication artisanale de cet instrument (il fabriqua son premier luth en 1930). Le chanteur Othmani Baly a gardé en mémoire, le geste de Mabrouk Djoudi qui lui fit don en 1973 d'un luth, avec lequel il se produisit en 1978 lors de sa première apparition publique.
A noter aussi qu'à Laghouat,
le luth est appelé dans le jargon local fhel alors qu'à Tlemcen ce vocable est utilisé dans le dialecte citadin pour désigner la flûte traditionnelle. Lors d'un salon national sur les instruments de musique traditionnels qui s'était tenu à Tlemcen, le wali Abdelouahab Nouri avait invité ce dernier à s'installer dans la cité des Zianides pour former les jeunes dans le métier de la lutherie en lui proposant un poste à l'institut des arts traditionnels de la ville. Evoquant El Hadj El Anka (qui, dit-on, n'hésitait pas à le consulter), Rey Malek rapportera dans le même journal: «Tu vois ce mandole ? Et bien, mon ami, sache qu'une fois dans une soirée à la rue Bouthin, El Hadj El Anka, Allah yarahmou, en a si bien joué, a si virtuosement fait «parler» ses cordes qu'un Juif qui était avec nous a comparé ce mandole d'El Anka à des cloches d'une église... Ce jour-là, pourtant, «El Hadj» avait joué faux. Tu sais pourquoi je te dis cela ? Pour que tu me dises combien de fois la télévision passe «El Hadj» ? Combien de fois elle parle de Touri, de Rachid K'sentini
?...». Ne dit-on pas que nul n'est prophète en son pays ?

Témoignage de El hadj Smail:huslag@yahoo.fr
ancien violoniste de la celèbre troupe musicale "Thoraya" de Laghouat, cette fameuse Troupe








qui a apporté la joie dans plusieurs fêtes.
"Parler de Rey-Malek en quelques lignes c'est comme éssayer de remplir une piscine avec le contenu d'un Océan. Ce maître à eu comme élèves:
Sayeb b/hadj Tahar (Djoudi Mohamed lui a appris les secrets du luth(oûd) dans sa maison au qabou.Ils sont restés trois mois sans sortir.une fois cette periode terminée, il en est sortit 1e virtuose du Luth).
le grand Maître Auteur-Compositeur Mahboub Bati , détenteur de la Médaille d'or au Festival Panafricain, et qui lui même a fait sortir d'illustres et Grands Maîtres de la chanson Chaabi tels que Guerrouabi,Aek Chaou,la defunte wafia et la liste est longue.
Au Maroc, Il a eu aussi comme élève,le grand chanteur compositeur et virtuose du Luth,l'algerien Ourad Boumedienne(celui qui a chanté ya ben sidi)toujours au Maroc,il a eu comme élève à l'âge de 15 ans,l' un des Grands de la Chanson et de la musique Arabe,qui est devenu par la suite professeur de musique et enfin Directeur de conservatoire de musique..Et tout cela a été dit par ces illustres Personnages eux mêmes".
 
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 12:40

Laghouat, la porte du désert Est une magnifique oasis, un lieu de rencontre entre sédentaires vivant de l'agriculture, de l'artisanat et du commerce, et nomades, trouvant là une étape idéale pour les échanges et le repos.
C'est aux deux premiers commandants de la place, d'abord
le général Du Barail puis le général Margueritte, que revient le mérite d'avoir reconstruit la cité. C'était une ville saharienne, toute entière de construction française, seules les ruelles desservant les jardins de l'oasis échappaient à cette règle.
Après la prise de Laghouat, le général Du Barail raconte qu'il a déblayé tant bien que mal, les ruines de la ville primitive après les combats qui nous amenèrent à prendre possession de ce point stratégique, qui devait servir de base pour aller plus loin vers le sud. Sous son impulsion on se mit au travail, sans même attendre les ordres du gouverneur général de l'Algérie, on fabriqua des briques, on tailla les pierres, on commença les installations nécessaires à l'armée et à l'administration.
Sur les deux plus hautes collines il planta, à l'est à la place de la tour Abdallâh, le fort Morand au pied duquel on pouvait voir
 
le Marabout AbdEl Kader









où les Berbères et les Arabes venaient en grand nombre faire leurs dévotions. A l'ouest il construisit
le fort Bouscaren.Les noms donnés à ces deux édifices furent ceux d'officiers morts lors de la prise de la ville.
Sur la place Randon, plantée de magnifiques palmiers, se dressait l'hôtel du commandant supérieur entouré de tous côtés de galeries, le cercle militaire des officiers supérieurs de la garnison, les bureaux de l'annexe,
la mairie, la poste et le trésor public.









La place d'Alger
précédée d'un très agréable jardin, offrait un spectacle coloré, on pouvait y trouver les produits de l'artisanat local : tapis, robes, bracelets, hailks, djellabas suspendus aux grilles du jardin et par terre un étalage de choses usagées, fripées, sales, un mélange d'objets indigènes et européens venus on ne sait d'où, c'était les puces locales.
Et dominant la ville l'hôpital militaire construit en briques rouges d'un style bien particulier tranchait avec les maisons blanches des indigènes.
C'est le général Margueritte qui élargit et aligna les rues, il fit pénétrer partout air et lumière. Ses successeurs n'eurent plus qu'à continuer, le plan était tracé, des maisons souvent avec arcades seront construites dans des rues spacieuses.

 


Le quartier Margueritte, la caserne de la ville
avec ses bâtiments de compagnies à arcades, et ses larges dégagements était un modèle du genre, il abritait la plupart des unités de la ville.

L'oasis limitée d'un côté par la ville,
 
de l'autre par le désert et l'oued M'zi était entourée de murs comme un parc, bien divisé en compartiments comme une multitude de petits vergers, tous clos, avec plusieurs étages de végétation, au sommet les palmiers puis les arbres fruitiers, enfin au sol les cultures maraîchères et les fleurs.
L'oasis ressemblait à une ville.Elle était resserrée, compacte, sans clairière et subdivisionnée à l'infini, chaque enclos était entouré de murets trop élevés pour que la vue passe au-dessus. Il en résultait que une fois enfermé dans l'un de ces jardins, on était enfoui dans la verdure, avec quatre murs de torchis pour horizon. Tous ces petits vergers contigus, au-dessus desquels se déployaient quinze à vingt mille palmiers, formaient un véritable jeu de patience, un labyrinthe, dont il fallait avoir le plan pour en sortir, il était impossible pour un étranger de s'y retrouver.
Les jardins étaient également parcourus par un ingénieuxsystème de canaux d'irrigation.












qui permettait d'alimenter en eau chaque parcelle à tour de rôle, sans aucun gâchis d'eau, dans une région où elle était si précieuse.

D apres Albert Brasseur
"Oublier ses ancêtres, c'est être un ruisseau sans source, un arbre sans racines."
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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 21:07
Une jeune lycéenne originaire de Laghouat avait demandé à monsieur Cotte (titulaire d'une licence d'Anglais et enseignant à Naftogaz (ex IAP), ce grand monsieur maîtrise plusieurs langues étrangères dont , le français , l'anglais , l'allemand et il a même commencé à apprendre l'hébreu) de l'aider à faire une étude qui lui a été demandée sur la comparaison de deux villes algériennes Monsieur cotte lui a suggéré de choisir Laghouat et Tlemcen :







et monsieur cotte , lui a fait cette belle comparaison.
Je suis B.A, originaire de Laghouat. Lorsque me fut offerte l'occasion de décrire un portrait de ma ville en comparaison d'une autre ville, le portrait de Tlemcen s'imposa à moi.

 


Pourquoi diriez- vous le portrait de cette antique capitale devint-il l'émule et l'exemple de Laghouat, ville du Sud et entrée du Sahara ?
Laghouat est pour la génération de mon père la ville de Sidi El Hadj AISSA, or Sidi El Hadj Aissa est venu à la bourgade dont les occupants se faisaient traditionnellement une petite guerre à cause de l'eau, il a rétabli entre eux la bonne entente, enseigné le Coran et la loi. Il fit effort pour organiser la communauté en la «Tariqa Habibia» Cela se passe au 17 ème siècle.
Maintenant plus que jamais LAGHOUAT se glorifie d'être peinte en portrait avec la ville de Sidi Boumédiene. Nous sommes en l'an 2006 et nous recevons, depuis 20 ans, l'effluve de la tariqa El Hibria, mais bien avant Tlemcen a déversé sur l'Algérie entière les enseignements de Sidi Boumediene el ghaouth, qui se trouvent être une éthique à s'organiser proprement en milieu civilisé, tout en faisant sa part à l'âme humaine. Il s'agit de la tariqa « Kaddiria » dont Sidi Boumediene Choaib reçut l'initiation du grand maître Sidi Abdelkader Djilali, Cheikh et Mufti de Baghdad qu'il rencontra à La Mecque. Il fut chargé par le maître de diffuser la voie au cœur du Maghreb Musulman.
Tlemcen et Laghouat...Il s'agit de deux villes très anciennes. On peut remonter très loin à Laghouat, jusque aux époques des Gétules, Berbères noirs qui ont colonisé ces lieux, et on peut remonter aux époques Berbéro - Romaines, qui ont peuplé la région de Tlemcen mais je préfère m'arrêter à l'époque de la colonisation française, et à l'indépendance pour voir comment ont évolué ces deux grandes villes.
Pour Tlemcen, fuyant le glaive de l'inquisition Espagnole des Juifs Andalous se sont réfugiés dans la région de Tlemcen. Ils ont tant fait qu'ils se sont accaparés une bonne partie de la ville. Un de leur Rabbin Ehraim Enkaoua médecin, leur a obtenu du Sultan Youssef ibn Tachfine de construire une synagogue en plein milieu de Tlemcen en 1393 .
Leur quartier était El Mollah . De nos jours, c'est un lieu de pèlerinage de la tombe de ce Rabbin.
« C'est encore un miracle qu'il accomplit en guérissant la fille du sultan, réputée incurable. Et au souverain qui lui demandait le prix de cette guérison, il répondit : " Donne- moi la permission de faire venir à Tlemcen tous mes coreligionnaires refoulés à Agadir, ceux du Maroc et ceux d'Espagne. Ici, nous construirons une maison de prières et nous y adorerons notre Dieu, qui est aussi le tien.».
Le vieux quartier juif conserva son caractère particulier pendant cinq siècles. C'était le centre commercial et artisanal de Tlemcen. Au trentième jour après la Pâque juive se déroulait le pittoresque pèlerinage au mausolée du rabbin Enkaoua. Une cohue pieuse et bigarrée de Juifs se pressait autour du tombeau,
où les lévites et les cafetans se mêlaient aux robes et aux costumes modernes. Chacun d'eux voulait toucher ou embrasser la pierre tombale sur laquelle était inscrite, en caractères hébraïques, l'épitaphe suivante :
" Ici repose le grand rabbin Ephraïm Ain'Kaoua, qui fut notre orgueil, notre appui et la gloire d'Israël. Que le grand faiseur de miracles nous protège, qu'il nous envoie le Messie ".
Wilaya de Tlemcen
Aperçu historique La wilaya de Tlemcen est une région aux origines très lointaines. De son passé, elle conserve des traces vivaces de vestiges de différents âges qui font aujourd'hui l'importance de sa vocation archéologique. Son passé ancien est attesté tout d'abord par l'existence de ces nombreuses stations préhistoriques à Mouillah (Maghnia), Karar (Remchi) et Ghiran Errich (Chetouane). A celles-ci s'ajoute la longue liste des autres monuments d'époques pré-romaine, romaine et arabe.
La civilisation arabo-musulmane a sans nul doute marqué le plus cette région longtemps au carrefour du règne des puissantes dynasties qui ont gouverné le Maghreb au Moyen Age arabe (ldrisside, Almoravide, Almohade). Chacune d'elles a laissé l'empreinte d'édifices dont certains, conservés à ce jour, témoignent du degré de raffinement atteint par la civilisation musulmane en Algérie.
C'est sous le règne des Abdelwadides sur le Maghreb central (1232-1516) que Tlemcen devait connaître l'essor d'une capitale prestigieuse rivalisant d'éclat et de prospérité avec les grandes cités de l'Islam de l'époque : Fès, Grenade, Tunis, Damas etc., pendant cette même période, les autres centres importants de la région comme Honaine, Nédroma, Béni-Snous ont vécu un développement également remarquable aux plans économique et culturel. " C'est la cité des beaux cavaliers, de l'air et de l'eau " a écrit un poète arabe et c'est vrai.
Située au carrefour des routes qui menaient du Maroc à l'Algérie et de la Méditerranée au sahara. Tlemcen eut un rôle commercial considérable. En 1248, elle forma un royaume berbère, indépendant de l'empire des almohades et devint la capitale du royaume abdelwadide qui s'étendit au XIV ° siècle à la plus grande partie de l'Algérie actuelle.
Tlemcen qui, déjà au XII° siècle était un centre religieux, devint alors un foyer de culture islamique. Au XVI° siècle, elle passa sous la suzeraineté du gouverneur espagnol d'Oran puis, sous la domination D'Arudj Barberousse et enfin des Turcs en 1553.
Géographie physique Superficie (km2) : 9.071,69
Nombre de communes : 53
Nombre de daïras : 09
Nom des daïras : Marnia, Remchi, Ghazaouet, Nedroma, Mansourah.
Principales localités : Ain Fetah, Ain Fezza, Ain Ghoraba, Ain Kebira, Ain Nehala, Ain Tallout, Ain Youcef, Amieur, Azails, Bab El Assa, Beni Bahdel, Beni Boussaid, Beni Mester, Beni Ouarsous, Beni Semiel, Beni Snous, Bensekrane, Bouhlou, Chetouane, Dar Yaghmouracene, Djebala, El Aricha, El Bouihi, El Fehoul, El Gor, Fellaoucene, Ghazaouet, Hammam Boughrara, Hennaya, Honaine, Maghnia, Mansourah, Marsa Ben M'Hidi, Msirda Fouaga, Nedroma, Oued Chouli, Ouled Mimoun, Ouled Riyah, Remchi, Sabra, Sebaa Chioukh, Sebdou, Sidi Abdelli, Sidi Djillali, Sidi Medjahed, Souahlia, Souani, Souk El Khemis, Souk Tlata, Tianet, Tirni Beni Hediel, Tlemcen, Zenata.
Relief : climat continental ; montagnes chaînes des Traras, monts de Tlemcen, Sebdou ; Oueds lsser, Tafna ; pluviométrie 500 mm/an.
Tourisme Sites et monuments :











environ 45 sites naturels et historiques classés, Honaine,
mosquées almoravides de Tlemcen et Nédroma,
Sidi Boumediene, medersa d'El-Eubbad, mosquée de Sidi Belkacem, mosquée de Sidi Halloui, Méchouar, villages de Tlata et Zahra, mosquée de Béni-Snous etc...









Carte et météo Latitude :
34° 52' 42 N
Longitude : 1° 18' 54 W
Altitude : 1032 mètres
De la même manière comme à Tlemcen une forte communauté de Juifs s'est installée à Laghouat au centre de la ville à Zqag lihoud (Rue des Juifs).
L'année de Conquête - Am l'khalia - comme on dit chez nous, Laghouat a été prise en tenaille par trois corps d'armée et sa population décimée. Sur 5000 habitants moins de 2000 femmes, vieillards, enfants ont survécu.
« L'armée française prit la petite ville de Laghouat en 1852, en exemple après un siège et des combats meurtriers où à la tête de leurs hommes,dit on, bien des officiers s'illustrèrent. Toujours est-il que de nombreuses voies ou édifices de la ville portaient leurs noms : Pélissier, Zgag El Hajjaj, Morand, la brèche, Bouscaren, Du Barail, Margueritte et bien d'autres encore. La chute et le massacre de Laghouat servirent d'exemple à la pauvre Ghardaïa qui se rendit sans coup férir. Il n'y aura plus que l'Adrar pour continuer la lutte, dans la première décennie du siècle passé.
C'est aux deux premiers commandants de la place, d'abord le général Du Barail puis le général Margueritte, qui reconstruirent la cité détruite par les soi-disants "porteurs de la civilisation française".
C'était une ville saharienne, toute entière de constructions françaises, seules les ruelles desservant les jardins de l'oasis échappaient à cette règle.
Après la prise de Laghouat, le général Du Barail raconte qu'il a déblayé tant bien que mal, les ruines de la ville primitive après les combats qui" nous amenèrent à prendre possession de ce point stratégique, qui devait servir de base pour aller plus loin vers le sud.
Sous son impulsion on se mit au travail, sans même attendre les ordres du gouverneur général de l'Algérie, on fabriqua des briques, on tailla les pierres, on commença les installations nécessaires à l'armée et à l'administration".
Sur les deux plus hauts rochers, il planta, à l'est à la place de la tour Abdallâh, le fort Morand au pied duquel on pouvait voir le Marabout du sheikh Abd El Kader où les habitants venaient en grand nombre faire leurs dévotions. A l'ouest il construisit le fort Bouscaren. (le fort Bouchkara à la triste mémoire, Les noms donnés à ces deux édifices furent ceux d'officiers morts lors de la prise de la ville.
Sur la place Randon, plantée de magnifiques palmiers, se dressait l'hôtel du commandant supérieur entouré de tous côtés de galeries, le cercle militaire des officiers supérieurs de la garnison, les bureaux de l'annexe, la mairie, la poste et le trésor public.
La place d'Alger précédée d'un très agréable jardin, offrait un spectacle coloré, on pouvait y trouver les produits de l'artisanat local : tapis, robes, bracelets, hailks, djellabas suspendus aux grilles du jardin et par terre un étalage de choses usagées, fripées, un mélange d'objets indigènes et européens venus on ne sait d'où, c'était le marchais aux puces locales.
Et dominant la ville l'hôpital militaire construit en briques rouges d'un style bien particulier tranchait avec les maisons blanches des habitants.
C'est le général Margueritte qui élargit et aligna les rues, il fit pénétrer partout air et lumière. Ses successeurs n'eurent plus qu'à continuer, le plan était tracé, des maisons souvent avec arcades seront construites dans des rues spacieuses et rectilignes
Le quartier Margueritte, la caserne de la ville, avec ses bâtiments de compagnies à arcades, et ses larges dégagements était un modèle du genre, il abritait la plupart des unités de la ville.
L'oasis limitée d'un côté par la ville, de l'autre par le désert et l'oued M'zi était entourée de murs comme un parc, bien divisé en compartiments comme une multitude de petits vergers, tous clos, avec plusieurs étages de végétation,
au sommet les palmiers puis les arbres fruitiers, enfin au sol les cultures maraîchères et les fleurs.
L'oasis ressemblait à une ville, elle était resserrée, compacte, sans clairière et subdivisionnée à l'infini, chaque enclos était entouré de murets trop élevés pour que la vue passe au-dessus. Il en résultait que une fois enfermé dans l'un de ces jardins, on était enfoui dans la verdure, avec quatre murs de torchis pour horizon. Tous ces petits vergers contigus,
au-dessus desquels se déployaient quinze à vingt mille palmiers, formaient un véritable jeu de patience, un labyrinthe, dont il fallait avoir le plan pour en sortir, il était impossible pour un étranger de s'y retrouver.
Les jardins étaient également parcourus par un ingénieux système de canaux d'irrigation partant de seguias, qui permettait d'alimenter en eau chaque parcelle à tour de rôle, sans aucun gâchis d'eau, dans une région où elle était si précieuse.
L'écrivain et peintre Eugène Fromentin vécu un certain temps à Laghouat, en 1853, et mieux que quiconque il sut décrire la ville de Laghouat, son climat, son charme, son ambiance, ses habitants et la faire aimer comme elle le méritait.
L'origine de la présence humaine à l'emplacement de Laghouat remonte à la nuit des temps, tous ceux qui se sont penchés sur ce sujet sont d'accord. Un oued arrosant des terres fertiles au milieu d'une zone aride, des collines faciles à défendre, un des passages obligés pour les caravanes qui vont de l'Afrique noire à la Méditerranée. Rien de tout cela n'a pu échapper à des hommes en quête de sécurité et de moyens de subsistances dans le milieu hostile qu'est le Sahara.
Au lendemain de l'indépendance sa population est de15 000 de nos jours elle loge 328.000 habitants. On a trouvé le plus grand champ de gaz à Hassi R'mel en 1956, et
« Laghouat est devenue une ville et une wilaya d'Algérie. Elle est située à 400 km au sud de la capitale- Alger- et compte 328 000 habitants. [C'est une grande région pastorale y transhume les tribus nomades des Larbaa. La région possède également le plus grand gisement de gaz naturel d'Afrique Hassi R'mel avec une réserve estimée à plusieurs milliards de mètres cubes ».
Wilaya de Laghouat
Aperçu historique Le peuplement primitif de la région était constitué de Gétules (berbères du sud). L'arrivée des Arabes en 653 (calendrier grégorien) favorisa l'islamisation de la communauté locale composée alors dans sa majorité de tribus Berbères appartenant au groupe Magharoui (branche des tératiennes).
L'unité spatiale de Laghouat (en zone urbanisée) se réalisa vraisemblablement sous la férule du Marabout El-Hadj Aïssa vers la fin de 1725. Laghouat, autour de laquelle gravitaient de nombreux Ksours, était une ville fortifiée avant le colonialisme français. Les populations locales durent opposer en 1852 une farouche résistance aux troupes coloniales
Investissant la région et conduites par le colonel Marey Monge.
Pour l'art :
Laghouat se souvient avec fierté de sa période de son jumelage avec cette reine de l'ouest la glorieuse Tlemcen. Elle s'en souvient quand son maître à musique le Rey Malek fait entonner sa musique Andalouse. Rey Malek fait partie d'une grande famille à Laghouat les « Mogharba ».
Nous voici à Tlemcen, en 1236. La cité accueille 50.000 cordouans musulmans refoulés par la reconquista. Ainsi échoit aux BENI ABDELOUAD, l'héritage de ABOU EL HASSEN ALI IBN ENNAFI, dit ZIRYAB et sa magie.
Tlemcen exporte ce trésor Andalous et Laghouat a pris sa part. Imaginez la pensée et la « Magie d'une soirée au palais, avec ses marches, jardins et bruissement des jets d'eau,
froufrou des ailes d'oiseaux nichant dans les feuillages, taisant, leurs chants pour apprécier, ravis. Magie d'une source dans le patio de la grande maison familiale à l'occasion d'une noce. Les invites s'installent, précédant l'arrivée de Moulay El Malik. Et Pour son souffle elle y adjoindra les poèmes des grands chantres Arabes qui remplissent le désert de l'oued Mzi à Sidi Khaled et Biskra elle y adjoindra la voix du Khelifi Ahmed et des immortels émules.
Géographie physique Superficie (km2) : 25.052
Nombre de communes : 24
Nombre de daïras : 05
Nom des daïras : Aflou, Brida, Aïn Madhi, Hassi R'mel ; Ksar El-Hirane.
Principales localités : Aflou, Ain Madhi, Ain Sidi Ali, Beidha, Brida, El Assafia, El Ghicha, El Houaita, Gueltat Sidi Saad, Hadj Mechri, Hassi Delaa, Hassi R'Mel, Kheneg, Ksar El Hirane, Laghouat, Mekhareg, Oued Morra, Oued M'Zi, Sebgag, Sidi Bouzid, Sidi Makhlouf, Tadjemout, Tadjrouna, Taouila.
Relief : au nord, montagneux (climat continental avec chutes de neige) ; au centre, zone de parcours et nappes alfatières (climat sec) ; au sud, zones steppiques avec dhaïas (dépressions).
Tourisme Sites et monuments : gravures rupestres (El-Ghicha, Hosbain),









Kourdane (Musée Tidjani) 
les vieux Ksours 
les palmeraies
Carte et météo
Latitude : 33° 47' 59 N
Longitude : 2° 52' 59 E
Altitude : 750 mètres
Monsieur Noureddine Cotte. Hassi-Messaoud Le 08/05/2008

 

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 14:42
Journaliste, poète et éditeur, Lazhari Labter vit et travaille à Alger. Né à Laghouat le 08/01/1952, licencié en lettres françaises, il a été journaliste dans plusieurs quotidiens et hebdomadaires, avant d'emprunter les chemins de la poésie, ensuite ceux de l'édition. En 1978 il publie son premier recueil de poésie Novembre, mon amour suivi de Florilège pour Yasmina en 1981.
Aperçu de quelques livres de Lazhari Labter
Les journalistes algériens entre le bâillon et les balles (Essai) - l'Harmattan, 1995: un témoignage dicté par l'urgence et la douleur et écrit rapidement, sous la pression des événements qui se précipitent et dans un climat de peur fait de menaces de mort et d'assassinats quotidiens.
C'est avec la rage et beaucoup de tristesse au coeur, face au carnage qui se poursuit et à l'évocation du souvenir des confrères et des amis morts et alors que le temps presse, que les mots couleur de sang qui suivent sont alignés les uns derrière les autres.
Sans les écrits accumulés, les comptes rendus détaillés, les témoignages vivants des journalistes, cette entreprise n'aurait pas été possible,
dans les conditions actuelles du moins. Ce témoignage est écrit à plusieurs voix pour que l'appel soit plus fort, porte loin et soit mieux entendu. Pour que personne aussi ne puisse dire demain : "Je ne savais pas". Que cet appel lancé en ces temps de terreur et de ténèbres trouve un écho, et le combat des vivants ne sera pas inutile, et les morts ne seront pas morts en vain.
Des recueils de poèmes Yasmina ou les sept pierres de mon collier d'amour (Barzakh, 2001)
Retour à Laghouat mille ans après Béni Hilel (Poésie) - Éditions El-Ikhtilef, Alger, 2002 : L'auteur Lazhari Labter présente dans les différentes parties de son ouvrage aussi bien l'histoire de la région de Laghouat que les personnalités qui l'ont marquée. Dans ses premières pages, ce livre aborde la fondation de cette région. 
C'est au XIe siècle de notre ère que fut fondée cette ville par les tribus arabes de Béni Hilel.
Mais certaines traditions de survivance berbère existent jusqu'au jour d'aujourd'hui. L'auteur qui, par ailleurs, souligne la non-disponibilité d'écrits historiques sur la création de Laghouat, précise que le marabout tlemcénien Sidi El-Hadj Aïssa, qui s'établit à Ben Bouta - l'un des ksour de la région en 1698 - a réussi à unifier les différents villages en 1700 sous le nom définitif de El-Aghouat.
Parcourant ce chapitre, on découvre une ville très animée et riche en patrimoines culturel et religieux. «...Une belle cité d'une tradition culturelle séculaire, en témoignent ses poètes, dont les plus grands sont Abdellah Ben Kerriou, Cheikh Brahim...», écrit-il.
Après ce retour historique, Labter enrichit son ouvrage par des portraits de personnalités du monde de la culture. On pourra lire, entre autres, celui de Si Mabrouk, «le luthier magicien de la place de l'Horloge», et de Ray Malek, «l'homme qui faisait parler le luth». Quant à l'arrivée des colonialistes français, elle fut racontée à travers des textes choisis d'auteurs français. Mais ce que les Laghaoutis ont gardé dans leur mémoire, c'est cette terrible année pleine de tragiques évènements, une année qu'ils appellent «am el-khla, l'année de la désolation».
C'est le 4 décembre 1852 que cette ville tombait entre les mains de l'ennemi au prix des dizaines de morts et de blessés. «La chute de Laghouat eut un grand retentissement dans tout le Sahara, et fit dire aux Arabes que les Français venaient de gagner un autre Alger dans le Sud.» Cette déclaration citée dans le livre de Labter est écrite par E. Mangin, auteur de Notes de l'histoire de Laghouat en 1894.
Entrecoupé par des exergues et des illustrations, l'ouvrage comporte aussi de nombreux poèmes de Abdellah Ben Kerriou, «le chantre de l'amour et de l'amer» et des récits de souvenirs de l'auteur. A la fois riche et simple, cet ouvrage est d'une portée culturelle et historique. Elle contient des données très intéressantes qui mettent en valeur cette région. L'histoire, la littérature et le journalisme se retrouvent dans cette entreprise intellectuelle. Par
Farouk Belhabib
Le pied de Bilkis sur le pavé de cristal (El Ikhtilaf, 2005):
"Le poème doit être une étincelle de silex, brève comme elle et intense ou n'être pas. Une averse d'étoiles filantes, une précipitation d'arcs-en-ciel, une pluie de feux de diamants ou n'être pas. Le poème doit être un trait lumineux qui aveugle et laisse sans voix ou n'être pas. Une parcelle du divin ou n'être pas."
C'est ainsi que le journaliste et poète Lazhari Labter introduit son ouvrage, Le pied d'ébène de Bilkis sur le pavé de cristal. Cet ouvrage est un recueil de poèmes dédié à "Yasmina". Des poèmes courts et très intenses, chargés de mots d'amour et d'images charnelles aux mille et un sens. Les lire ne demande pas plus que 10 minutes - l'ouvrage ne contient que 70 pages - mais pour les apprécier, il faut certainement beaucoup plus d'heures et peut-être même d'années.
L'auteur décrit sa bien-aimée, son amour pour elle, son penchant pour chaque partie de son corps dans une succession logique de plusieurs poèmes titrés seulement dans la table des matières de l'ouvrage. Chaque chapitre commence comme un voyage fait de sensations et de sentiments, et chute dans une situation particulière.
Cet enchaînement se poursuit jusqu'au dernier chapitre titré comme l'ouvrage et qui raconte la formidable idylle amoureuse entre Salomon et Bilkis.
Cette histoire d'amour retentit dans les esprits comme l'épilogue de ce recueil ; on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement entre elle et celle de l'auteur avec sa Yasmina. Intelligemment disposés et subtilement écrits, les poèmes de cet ouvrage vous feront certainement aimer le plus beau versant de la poésie, la poésie qui surgit de l'amour et qui rechute dans l'amour sans nous lasser, dans un style bien particulier, celui de Lazhari Labter. Par Yacine Hirèche

Actuellement il est membre du Syndicat National des Journalistes (SNJ) et du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie.
Email: lazharilabtereditions@gmail.com

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 22:25
ABDALLAH BENKERRIOU
" Gamr elleil khouatri tetouannas bih, fih awssaf yardhahoum bali......"
"Je me sens réconforté en compagnie de l'Astre de la nuit, je retrouve en elle certains traits qui satisfont mon esprit.
O Chers compagnons j'ai une amie qui lui ressemble. Le plaisir que j'ai à la contempler rend douces mes veillées.
Je passe des nuits entières à suivre ses positions dans le ciel et ne m'en sépare qu'au dernier appel à la prière de l'aube.
Je crains que quelque nuage le voile; mon âme se trouble lorsque sa clarté disparaît."
Gamr Ellil sélectionné dans Musique et Chanson

Tous ceux qui goutent au chant saharien, tendance ay-ay, connaissent ces paroles
que fait vibrer la voix puissante et douce du chanteur Khelifi Ahmed au rythme de la flûte et du bendir qui vous pénètrent jusqu'au fond de l'âme. Combien sont-ils qui savent qui les a écrites et surtout qui il était?

Né en 1871 à Laghouat, Abdallah Ben Kerriou est l'un des plus grands poètes populaires du XIXe siècle. Avec Hayzia de Ben Guittoun, Gamr Elleil compte parmi les joyaux de la poésie amoureuse saharienne de tradition oudrite.
Issu d'une famille de lettrés ( son père a occupé la fonction de bachaka à Laghouat pendant plus de trois décennies ),
Abdallah Ben Kerriou a reçu une solide formation dans les sciences juridiques et islamiques. Esprit curieux il s'est intéressé à l'astronomie, à l'astrologie, à l'alchimie et à bien d'autres choses.
Pendant longtemps, il parcourut les contrées sahariennes à la recherche de la pierre philosophale. L'or qu'il nous laissa ne nous vient pas de cette quête perdue et vaine à la recherche de cette pierre dont les vertus transformeraient en or le vil métal,
mais coule de ses vers qui nous disent l'amour de Fatna qui lui valut l'exil.
Tombé amoureux de la fille d'une famille de grande tente, la famille Ben Salem du clan des Zaânin dont le chef était le redoutable bachagha Bensalem, ami des Français, Ben Kerriou, à la manière de Qays, ne put s'empêcher de traduire sa passion pour Leïla dans des vers qui immortalisèrent certes cet amour mais qui, pour son malheur, provoquèrent l'ire de sa famille.
" Les poèmes de Ben Kerriou, écrit Cheikh Si Hamza Boubekeur, connurent une vogue extraordinaire dans le Sahara. Dans les villes, les villages et les tribus ils furent très vite répandus grâce aux meddahs ( rhapsodes ), dans les marchés, les cafés maures, dans les foyers. On les chantait au cours des veillées, des mariages et des fêtes populaires saisonières. Partout du Sahara et dans le Tell algéro-oranais, le nom de Ben Kerriou et celui de sa bien aimée Fatna Az'anouniyya furent connus et leur amour commenté et médité à la grande indignation des Ben Salem, qui ne pouvaient retser sans réagir. Ils s'opposaient, le bâton à la main, à leur déclamation publique. Il y eut des bagarres à Laghouat. "
Il fut pour cela exilé de Laghouat qu'il dut quitter la mort dans l'âme pour d'autres cités sahariennes dont El-Goléa.
S'il vous arrivait un jour de passer par Laghouat, demandez à n'importe quel natif de la ville de vous montrer la maison au célèbre balcon sur lequel Ben Kerriou vit pour la première fois Fatna Ezzaânounia.
Avec un peu de chance, dans la nuit noire et étoilée des magnifiques étés sahariens, vous apercevrez, penchée vers la rue, faisant un geste de la main, une femme d'une grande beauté qu'éclaire la pleine lune. C'est Fatna Ezzaânounia. Abdallah Ben Kerriou n'est pas trés loin.
Lazhari Labter.
Sur la vie et l'oeuvre de Abdallah Ben Kerriou, on peut consulter avec profit lesouvrages suivants : Trois Poètes algériens, Mohamed Belkayr, Abdallah Ben Kerriou, Mohamed Baytâr de Cheikh Hamza Boubakeur, Editions Maisonneuve & Larose, Paris, 1990.
Attaouakhi ou le receuil de Abdallah Ben Kerriou ( en Arabe) de Brahim Chouaib Imprimerie Essalam de Laghouat ( à compte d'auteur),1998.
et surtout l'excellent ouvrage en arabe à paraitre de Bachir Bediar, Ben Kerriou, sa vie, son amour, sa poésie.
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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 22:19

La pleine lune me tient compagnie
Je trouve en elle des traits qui apaisent mon esprit
O compagnon j'ai une amie qui lui ressemble
Plus douce sont mes veillées quand je la contemple

Je passe de longues nuits à la suivre dans ciel
Jusqu'à ce que nous en sépare l'appel à la prière

Je crains que des nuages viennent la voiler
Car mon humeur change en l'absence de sa clarté

O toi qui veut savoir pourquoi mon esprit est dissipé
Mon cœur avec la blanche gazelle s'en est allé

Comment pourrai je oublier mes tourments ?
Quel remède trouverai je à mes maux

Le mal qui me ronge est en moi caché
Je subis encore sa fièvre en silence

C'est en ce lieu que se trouvait la traîtresse
La belle aux yeux noirs n'y a laissé que détresse

Comme un fou j'y suis venu me plaindre
Et n'y ai trouvé que silence et indifférence

Pourquoi retourner en ce lieu abandonné par l'élue de mon cœur ?
Son souvenir ne fait qu'ajouter à ma douleur

O messager va emmène ma requête
Remets la à la délicate amie et reviens

Sois vigilant rapporte moi les bonnes nouvelles
Et n'oublie pas le signe entre nous convenu

Demande après ma bien-aimée et renseigne-toi
Salue celle qui me mets dans un tel désarroi

Dis-lui pourquoi tu as oublié celui qui t'aime ?
Es-tu fâchée au point de ne plus demander après lui ?

Tu m'as laissé le cœur déchiré
Je fus pris de folie le jour ou tu es partie

Ton souvenir me hante et m'habite
Où que j'aille ton image surgit devant moi

Que de messagers tu as naguère dépêché
Les envieux t'ont hai à cause de moi

Tu as déployé le manteau de l'amour et tu l'as replié
Ton amour si jeune est-il déjà passé ?

La clef de mon cœur que je t'ai confiée tu l'as égarée
De la vie et des efforts tu m'as dégoûté

Tu m'as fait boire malgré moi un poison
Tu m'as fait goûter à tous les fruits de la passion

Au point ou je ne retrouve plus le chemin de ta demeure
Mon jugement me trahit et ma raison est ailleurs

Reste en mon cœur la trace des temps heureux
Les jours nous étaient alors favorables

N'as-tu pas juré et n'as-tu pas tenu parole
En me disant que je languirai un jour tom ombre ?

Ton rêve prémonitoire s'est réalisé
Son sens nous est apparu dans toute sa clarté

Ce rêve c'est toi qui l'as fait et interprété
Tu as su lire en notre avenir et tu m'en as informé

O toi le Très Haut fais-lui goûter au mal qui me ronge
Fais qu'en amour la souffrance soit partagée

Que la bien-aimée brûle du feu de l'amour
Que sa flamme la consume elle aussi

Qu'en deux parts cette flamme soit partagée
Que l'une lui revienne et l'autre me soit réservée

Afin qu'elle sache ce qu'est l'amour et sa souffrance
Et ce qu'il en coûte aux gens comme moi de patience

Mon amour déborde et je n'en peux plus
O toi qui m'accable d'ennuis dis-moi que faire?

Gamr Ellil sélectionné dans Musique et Chanson

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 22:14

La blanche gazelle qui me craignait
Recherche maintenant ma compagnie
La douceur a eu raison de sa frayeur
Elle ne craint plus les rabatteurs
Alors qu'elle se dérobait à tout regard
Elle vient à moi attiré par mon amour
Tous les chasseurs sont jaloux de moi
Eux qui l'ont courtisée en vain
Celle que je chante n'est pas une vraie gazelle
Ma gazelle est la plus belle de toutes les belles
Ma gazelle n'erre pas dans le désert
Elle ne pâture pas dans les contrées arides
Elle a vécu gâtée et en paix dans une grande maison
Ses parents ont refusé tous les prétendants
Ô quelle est belle la gazelle dont je suis épris
Ô que son regard est doux Ô qu'elle est bien bâtie
Je la voudrais toujours à mes cotés
A tout moment je la voudrais à moi attachée
Je ne peux l'oublier et elle pense toujours à moi
Que les jaloux meurent d'envie
L'amour nous attire l'un vers l'autre
Pourquoi les malveillants nous en veulent-ils ?
Je suis venu tout droit à son campement
Implorant un regard de la gazelle pour ma passion
Ton état m'inquiète me dit-elle
Un malheur t'es-t-il arrivé ?
Ou bien penses-tu à me trahir déjà ?
Dieu punira celui de nous qui trahira
O mon adorée lui dis-je la cause ne vient pas de moi
Mais de la faute des roumis et de leurs lois
La cause c'est un télégramme venu du sud
Un télégramme portant mon nom
C'est un ordre du chef de bureau
Il ne m'accorde que quelques jours pour partir
Je dois m'en aller à El Goléa
Si tu as du cœur accompagne- moi !
Si mes parents m'autorisaient me dit-elle
Je ne resterai pas dans ce pays sans toi
Je suis venu te faire mes adieux O mes yeux
Mes larmes qui coulent ont eu le dessus
Respecte ta promesse et ne m'oublie pas
Mon cœur restera toujours auprès de toi
De ses yeux elle me fit un signe d'adieu
Mes larmes d'amour se mêlaient à ses pleurs

Poème du poète de Laghouat Abdallah Benkeriou, envoyé par Hadj-Aissa Mohammed
Extrait de l'ouvrage de l'auteur Lazhari Labter " Retour à Laghouat mille ans après Beni hilel" Editions El Ikhtilef - 2002

 

 

 

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 22:01

 

Ô Juge de l'amour auprès de vous je viens plaider
Vous seul pouvez comprendre ma requête et me protéger
N'accablez pas une victime qui cherche refuge
Et qui souffre de la tyrannie de l'amour o juge
Je vis une gazelle blanche à la tombée de la nuit
Elle me vit sans aucun doute elle aussi
Je lui fis signe et à mon invite elle répondit
D'un mot elle m'assura qu'elle m'avait compris
Elle m'invita d'un clin de l'œil à la suivre
Et me dit de me méfier des envieux

Lorsque se dispersèrent les gens
Je rejoignis sitôt la belle vision
Mon trouble était si grand que je divaguais
Comme si devant un pacha turc je me trouvais
Elle se rendit compte de mon émoi et de ma frayeur
Et après quelques paroles elle me dit de me taire
Elle me jeta un regard plein de colère et d'effroi
Et s'en alla me laissant dans l'embarras
Le temps passa vite et la nuit nous sépara
Elle partit en paix et moi je restai sans voix
C'est ce que j'ai à dire sans un mot de plus ni de moins
Jugez de la réponse de mon amie et faites votre choix
Faites votre devoir et tranchez entre elle et moi
Si vous êtes juste Dieu vous préservera
Pourquoi lui dit-il Ô belle aux sourcils noirs
Le traites -tu ainsi ? Ne crains -tu pas ton seigneur ?
C'est un fou dit-elle à l'humeur changeante
Ne le crois pas le soupçon l'habite et le hante
S'adressant à moi elle dit pourquoi tu mens ?
Je ne savais même pas ton nom
Je n'ose dire que des mensonges sortent de cette bouche
N'avons-nous pas pourtant partagé la même couche ?
J'ai un témoin sùr qui ne trahit ni ne ment
C'est le cœur qui brûle d'amour pour toi
Un fils de grande tente ne peut mentir
Si tu doutes de ma lignée demande à ton père
Remettons nous au Dieu qui voit tout et observe
Si tu as de la haine pour moi qu'IL te protège
Celui dont le cœur est bon ne connaît pas le malheur
Quant à l'envieux fuis-le fut-il ton géniteur
Notre séparation dure depuis un an jour pour jour
Et depuis cet instant je t'attends toujours
Ne sois pas chagrin me dit mon ami avisé
Faits preuve de patience face aux jours mauvais
Si l'étoile néfaste monte c'est pour Si s'éteindre
Et ta bien-aimée finira par te rejoindre

O mon destin tu es si injuste envers moi
Depuis si longtemps j'attends un signe de toi
Mon esprit était comme un oiseau qui volète
De ci de-là sans jamais se faire prendre
Quand le destin ne pouvait que s'accomplir
Entre et moi et ma belle on tendit des filets
Les peines en mon cœur se sont établies
Que de douars pour elle se sont brouillés

Je passe des nuits blanches obsédé par mon amour
Quand donc O nuit verrai-je la lueur du jour ?
Des gens m'ont dit que je me fatiguais en vain
Et que je poursuivais une femme farouche

Eloigne toi d'elle au lieu de souffrir pour rien
Renonce à elle comme elle a renoncé à toi
Je ne puis t'oublier ni distraire ma pensée de toi
Si Qays peut oublier Leila je ne puis t'oublier moi.
Le meilleur moment qui peut réjouir mon cœur
C'est quand nous serons réunis dans le bonheur

Poème du poète de Laghouat Abdallah Benkeriou, envoyé par Hadj-Aissa Mohammed
Extrait de l'ouvrage de l'auteur Lazhari Labter " Retour à Laghouat mille ans après Beni hilel" Editions El Ikhtilef - 2002

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 21:48

j'ai voulu un soir apaiser mon âme

Mais je n'ai fait qu'ajouter à son mal
Mon naïf compagnon ne s'aperçut de rien
Et ne se douta ni de mon malheur ni de mes épreuves
Il marchait et me parlait en toute quiétude
Je l'écoutais et ne lui répondait point
Il ralentit le pas et me regarda
Sur que mon état n'était pas normal
O Abdallah me dit-il informe moi
Sur ce qui te bouleverse et t'agite à ce point
Sois compréhensif , cher compagnon
Et je te dirai la cause de mes maux
Je ne t' en veux pas de ne pas deviner
Loin est l'homme quiet de celui que ronge le mal
Garde secret mon mal et le Très Haut te gardera
Ton compagnon est atteint au coeur
Doutes tu de moi o mon frère?
Pour tes secrets je serai une mère profonde
Que Dieu te protège de tout mal
C'est cela la vraie amitié
Regarde bien là haut
Et médite ce que Dieu a créé !
Dans le ciel il vit une étoile brillante
Perçant de son éclat les nuages
Une étoile nouvelle et sans nom
Inconnue des astronomes
C'est une perle gardée
Son éclat peut remplacer celui de la pleine lune
Cachée depuis l'époque de Platon
Qui la découvrit et la protégea sa vie durant
Il la dissimula si bien au regard du commun
Qu'aucun marchand ne put en faire commerce
Seuls les alchimistes l'ont observée
et découvert son secret
Elle porte en elle des signes mystérieux
Et lui d'un éclat étonnant
Elle a étonné tous les astronomes qui l'ont aperçue
Et aucun n'a réussi à la situer
De crainte que des savants n'en percent le mystère
On en a fait une perle protégée par de nombreux talismans
On l'a cachée dans le monde des esprits
Auquel n'accède nul chercheur
On l'a entourée de fauves dressés pour la garder
Dont un tigre au regard effrayant
De longs serpents enroulés spirale sur spirale
Qui de leur souffle réduiraient l'acier en poussière
De hautes statues les unes en face des autres
Et sept gardiens veillant devant chaque porte
Quiconque approcherait de ces fauves
Finirait en lambeaux de chair entre leurs griffes et leurs crocs
Des sorciers de Sousse voulaient la voir
Dans l'espoir d'en percer le mystère
Les gardiens se dressèrent devant eux tels des épouvantails
Et de leurs regards ils les firent rebrousser chemin
Dieu a voulu qu'à mon tour je m'aventure
Cela en valait la peine même si la vie est précieuse
La clef de la magie s'offrit à moi
Les portes s'ouvrirent et le gardien ne fut plus là
Je pris dans ma main la pierre précieuse
Celle dont le symbole n'est dans aucun livre
Cette perle est une parabole
De la belle aux cils et aux yeux noirs
Jeune et indjfferente à mon amour
De sa blessure nul médecin ne saurait me guérir
Semblable à Qays et tout comme lui en un sens
Je ne suis plus que souffrance sur souffrance
Qu'importe que l'on dise que je suis fou
Celle qui m'habite est plus belle que Leila
Il n'est pas en ce monde un être plus malheureux
Que celui qui aime toute sa vie
Sachez o hommes de bien
Que si je meurs ça ne peut être qu'à cause d'elle
Ne réclamez point le tribut de mon sang
Dieu seul règle les comptes et inflige les sanctions
Dieu O mon créateur sois généreux

Et ouvre-moi les portes du bonheur
Allège mon fardeau O mon maître
Efface mes péchés et accepte mon pardon.

 

Poème du poète de Laghouat Abdallah Benkeriou, envoyé par Hadj-Aissa Mohammed
Extrait de l'ouvrage de l'auteur Lazhari Labter " Retour à Laghouat mille ans après Beni hilel" Editions El Ikhtilef - 2002

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