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  • : A la découverte de Laghouat
  • : Je vous invite à découvrir Laghouat, la porte du désert, cette splendide oasis, qui possède un patrimoine riche et diversifié, naturel et culturel. Donc soyez les bienvenus sur ce modeste site qui tente de rassembler tout ce qui a été ecrit sur cette magnifique région. habenghia@googlemail.com
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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 14:43

Je dirai à la manière de Haïzia, par notre talentueux poète monsieur Lazhari Labter

Mon regard sur toi posé te rend plus belle. Sur moi porté, ton regard me rend plus séduisant. Et mon chant que tu inspires, en te nommant, te sort de l'ordinaire d'une femme pour faire de toi une Déesse.
Cette alchimie naît de nos regards se nomme Amour ou Passion et s'élève en Poème.

Je dirai :
Tes cheveux coulée de nuit
Sur tes épaules dénudées
Tes yeux de noir fardés
Eau sombre au fond d'un puits
Tes sourcils deux arcs minces
Par la main d'un artiste tracés
Tes joues pétales de rose
Tes lèvres fleurs de pécher écloses
Tes dents perles sur perles quand tu souris
Dans un écrin de velours
Qui s'ouvre sur du rubis

Je dirai :
Les grains de beauté noirs
Autour de tes lèvres roses posés
Tels des points dans un miroir
Des étoiles noires dans la Voie Lactée
Ton cou d'albâtre oriental
En son collier d'or enserré

Je dirai :
Le sortilège de ta voix
Cette douce complainte
Qui me remue telle une plainte
Le son d'une flûte au fond d'un bois
Le miel de tes lèvres
Le lait de ton sein à boire
Tes yeux où se noie la nuit noire
Ton regard qui réveille mes fièvres
Et me laisse comme un enfant ébloui
Au ciel par la lune qui luit
Ou étonné de son reflet dans le miroir

Je dirai :
Tes mains douces à la caresse
Tes doigts langues de flamme
Qui jouent de mon corps
Comme des archets de violons
Et m'emportent de plaisir
Comme une lame de fond
Me font vivre et mourir

Je dirai :
Ton corps comme un roseau qui s'élance
Tes seins qui pointent tels deux bouts de lances
Ton ventre plaine vivante
Qui abrite un nid d'amour de déesse
Que ma main douce et aimante
Réveille de caresse en caresse

Je dirai :
Ton corps fait pour la danse
Tes poses félines
Qui embrasent mes sens
Ta voix câline
Comme une douceur
Un baume sur mon cœur

Je dirai :
Tes formes de houri quand tu fais la pose
Tes cuisses qui s'ouvrent sur une rose
Mouillée à la rosée du matin
Pétales fragiles enrobées de noir satin

Je dirai :
Chaque soir et chaque matin
L'envie que j'ai de toi
Quand tu passes tes doigts
Sur mon visage ou ma main
Quand ton regard se fait caresse
Quand tu me dis de ta voix troublée
Tout l'amour et toute la tendresse
Que tu voudrais avec moi partager
Mon coquelicot dans un champ de blé.


Je dirai :
Pour toi je serais preux chevalier
J'irai de bataille en bataille
Et t'emporterai de force ou de gré
Où que tu sois où que tu ailles
Khamsa dans les yeux du Mal
Et que par Dieu tu sois protégée

Email: lazharilabtereditions@gmail.com

Freedom_Dance sélectionné dans Musique et Classique
 
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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 16:09

Lazhari Labter
Journaliste, poète et écrivain. Né à Laghouat (Sud algérien) en 1952. Vit et travaille à Alger où il assume la direction des éditions Alpha tout en développant sa propre maison d'édition, éditions Lazhari Labter, lancée en 2005. Il est l'auteur de :
Novembre mon amour, poésie, Alger, 1978
Florilège pour Yasmina, poésie, Alger, 1981.
Journalistes algériens, entre le bâillon et les balles,
témoignage, Editions l'Harmattan, Paris, 1995
Yasmina ou les sept pierres de mon collier d'amour, poésie,
Editions Barzakh, Alger, 2001
Retour à Laghouat, mille ans après Beni Hilel,
Editions El Ikhtilef, Alger, 2002
Retour à Laghouat, mille ans après Beni Hilel (version arabe),
Coédition El Ikhtilef-Dar El Farabi, Alger, 2002
Le pied d'ébène de Bilkis sur le pavé de cristal, poésie,
Editions El Ikhtilef, Alger, 2005
Journalistes algériens 1988-1998 : chronique des années d'espoir et de terreur,
Editions Chiheb, Alger, 2005
Malika Mokeddem, à part, entière
(Avec Malika Mokeddem)
Editions Sedia, Alger, 2007


Plaça X


Je me souviens que, tout comme j'aimais les « journous », j'adorais le cilima, le cinéma. Un mot magique dont l'évocation seule ouvrait la porte des rêves les plus beaux. Le cinéma existe toujours et porte le nom de M'zi, le fameux oued qui permit l'existence de la ville et d'où Fromentin la découvrit pour la première fois en 1853, un an après le saccage. C'était une grande bâtisse dotée d'une salle de projection et d'une grande cour où l'on passait les films en été. Il y avait de tout : des films de guerre américains, des westerns, des films policiers ou d'espionnage, et des peplums. J'aimais par-dessus tout ces derniers. Je plongeais avec délice dans le monde mystérieux et fascinant des héros, des dieux, des déesses, des demi-dieux et des demi-déesses sans me douter un instant que ces histoires incroyables auxquelles je croyais dur comme fer étaient sorties de l'imagination fertile d'un certain Homère dont, bien plus tard, je fis connaissance avec son Iliade et son Odyssée.
Achille, Ajax, Hercule, Ulysse, Hélène, Zeus et tant d'autres alimentaient mes rêves d'aventures dans mon oasis où les seuls géants qui allaient à la conquête du ciel et s'enfonçaient dans les profondeurs de la terre étaient les majestueux palmiers dont mon père, héros à sa manière, extrayait, en grimpant au sommet de ces Olympes, le délicieux legmi et les bonnes dates nourricières.
Pour accéder au cinéma, il fallait se battre. La séance du soir commençait à vingt heures. Le minuscule guichet derrière lequel le préposé délivrait les tickets pour le paradis était pris d'assaut dès l'ouverture, deux heures avant la projection. Il fallait jouer des coudes au milieu de la masse compacte de cinéphiles déchaînés. Beaucoup, comme moi, ne faisaient pas le poids. Au milieu de la chaleur étouffante, de la sueur insupportable, les pieds écrasés et les côtes enfoncées, tous, ignorant la douleur des coups et des piétinements, ne rêvaient que d'atteindre l'Eldorado : le petit trou carré où le ticket pour le bonheur leur serait délivré contre une somme modique. Les plus forts s'étaient spécialisés dans l'achat et la revente des précieux tickets aux plus chétifs dont je faisais partie.
Le prix des places était fixé en fonction de l'emplacement des chaises. L'arrière, le milieu et l'avant, tout près de l'écran. La place de devant qui coûtait 20 centimes portait le nom de « plaça X ».
Le plaisir de voir un film était assuré au prix d'un torticolis. Mais peu me chaulait, pourvu que j'eusse ma dose d'Ouest américain où pionniers et Indiens guerroyaient dans des paysages à couper le souffle, de Grèce antique où héros et monstres surgis des enfers s'affrontaient en des batailles épiques dans des mers ou des terres à leur mesure, dans des palais en carton pâte.
Mais ça, je ne le savais pas encore. Tout comme je ne savais pas alors que les « héros » américains au visage pâle étaient des massacreurs de nations indiennes souveraines tout comme les Pélissier, les Bouscaren et les Randon, « héros » français, avaient massacré les habitants de ma ville en 1852, un siècle avant que je vienne au monde, et projeté de « raser la ville et d'en disperser les habitants ».
La machine hollywoodienne à fabriquer des mythes tournait à plein régime et moi je ne pensais qu'à décrocher ma place X. C'est de ce temps sans doute que date mon aversion pour les places de devant au cinéma. Mais encore aujourd'hui, quand il m'arrive d'aller voir un film et que, bien installé au milieu de la salle, calé dans un siège confortable, je ne peux m'empêcher de penser avec nostalgie, en attendant les premières images du film, à ma place X gagnée de haute lutte.
Extrait de La Cuillère et autres petits riens, ouvrage de monsieur Lazhari Labter à paraître aux Editions Lazhari Labter
Email: lazharilabtereditions@gmail.com

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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 13:51
Un ancien maire de la ville de Laghouat m'a raconté que dès les années trente El hadj Djeldi faisait partie du personnel de la commune de Laghouat. Dès cette époque il était chef des agents qui s'occupaient de la voirie et autres travaux de la commune.
L'été 1948, il se produisit une explosion qui fit voler en éclats le centre de la ville. Le sinistre fut causé par un Légionnaire. Il avait jeté un mégot de cigarette dans « la Sainte - Barbe » de la ville - c'est à dire dans la poudrière de l'armée - et l'ensemble du quartier d'El-qarbia partit à vau -l'eau, ou peu s'en faut.
L'Administrateur Hirtz fit savoir à ceux qui ont été touchés par l'explosion que la France se tenait disposée à payer les dégâts, à charge pour elle que les victimes se fassent connaître auprès de l'administration.
Ainsi, des rapports ont été écrits et soumis à sa haute surveillance.
Mais voilà ce qui l'intrigue :

Si Djeldi n'a pas fait sa déclaration
Sa maison est détruite ... mais pourquoi donc n'a t- il pas fait sa déclaration ?
Doute - t- il que la France ait les moyens de payer ?
Doute - t- il que la France ait vaincu l'Allemagne ?
Serait- t- il l'un de ces « Ulémas » qui dénigreraient la France ?
Il le fit mander séance tenante.
- « Ne vous méprenez pas, Si Djeldi. La France a les moyens de payer tous les biens détruits. ».
-« Monsieur l'Administrateur je suis avec ma famille sain et sauf . J'ai pour habitude de passer l'été avec ma famille dans le jardin de Kra'Farah au nord de la ville, loin d'El qarbia .

Nous avons Dieu merci, évité la mort. Quant aux « biens détruits » ...il s'agit de « la maison », n'est - ce - pas ?- Vous savez chacun peut voir ce qu'elle vaut.
Quant à l'argent que l'état peut verser, il ne fait pas de doute, que la France peut payer sur une simple déclaration, mais cet argent c'est l'argent de tous.

Voyez - vous, Monsieur l'Administrateur, il existe deux biens, auxquels nul être humain ne peut prétendre.
La possession des biens de l'Etat, car ce n'est pas le bien de x ou de y et la possession des biens de la Zaouïa.
Dans ces deux cas il s'agit des « biens de Dieu ».

Durant mon séjour à la mairie de Laghouat, El Hadj Djeldi est venu régulièrement se faire payer ses jours de travail. Jamais il n'a réclamé le salaire des journées chomées .
Il s'est contenté de toucher l'argent pour lequel il a simplement œuvré.

Oui, voilà, quel bel exemple de contentement, n'est-ce pas ?!
Monsieur Noureddine Cotte. Hassi-Messaoud le 02/05/2008
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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 13:43
Une ville s'illustre par ses hommes hors du commun,
de ses savants,
de ses sages,
de ses hommes de Dieu,
et aussi de ses fous...

Hassi-Messaoud sera célèbre, de cela j'en suis sûr, dans le cœur et la mémoire des jeunes stagiaires de l'IAP de Hassi-Messaoud.
Car elle aura logé par la Grâce de Dieu, un homme qui fut un bienfait, un consolateur et un grand frère pour eux les « damnés de la terre ».

Un homme dont ils ont tracé le portrait - en anglais - dans une de leur rédaction en 1981 .
C'est à eux que j'offre la lecture de ce document en m'excusant d'en fournir la traduction en Français.
A l'IAP, on se flattait, tenez-vous bien, que nos jeunes pouvaient très bien aller au camp de commandos de Biskra , pour leur Service National, sans coup férir, s'il avaient à le faire...

En fait la politique de recrutement exigeait que le stagiaire fût dégagé du service national.
Et pourtant, au milieu de tout cet étrange microcosme fait de discipline et de rigueur , allant parfois à l'excès , il y avait un miracle , il y avait un - Si BELARABI.

C'était la bonté, la gentillesse, l'amour, et la foi en l'impossible toutes faites homme ; c'était ces vertus toutes entières venues s'incarner dans l'incroyable de tous ces lieux - l'IAP de Messaoud - en cet homme.
Dans le terroir du Stagiaire IAP il y a « une sakina », un « recueillement », une remise totale au sein de Dieu que nul n'aurait pu prévoir, programmer, enseigner et une « sakina » que nul ne saurait décrire hormis un stagiaire de l'IAP de Hassi Messaoud.

Mais qui donc est Belarabi ?
C'est un natif d' Aïn Madhi , la vieille cité des Soufi Tidjanis.
Située à 80 km à l'ouest de Laghouat.
Usant de bonté et de foi, sans jamais se poser de questions, englobé vaille que vaille dans le système de la vie de pétrolier qui impose un règlement ou le sentiment n'est pas de mise , c'est là que Si Belarabi a opéré ce miracle.

LE PORTRAIT DE BELARABI
« Lorsque vous êtes un stagiaire dans un Centre tel que celui-ci, il n'y a rien qui vous manque autant que la compréhension ou l'affectueuse sympathie de l'autre ;ceci est dû en grande partie au règlement interne du centre.
Et pourtant je n'ai jamais trouvé nulle part ailleurs , plus de sympathie, plus de compréhension - et puis pourquoi hésiter ? plus d'amour qu'en cet endroit .

Je me hâte de dire que cet amour était franchement donné à tout stagiaire de quelque région qu'il vienne.
Voire de quelque pays qu'il vienne...
L'homme qui fut un tel pôle d'attraction, rayonnant de tendresse et de sagesse pour les stagiaires était Belarabi, l'électricien du Centre.

C'était un homme de taille moyenne, portant des verres de vue, une blouse blanche et un drôle de petit chapeau verdâtre qui lui a valu le surnom de « muppet show » mais il s'agit là, bien sûr d'un petit nom affectueux.
Il était dans la quarantaine, un homme de plusieurs talents,

c'était un électricien ,
un électronicien,
un maître bottier,
un coiffeur,
un tailleur,
un infirmier .
Il pouvait vous donner un conseil sur un médicament,
sur le mariage,
sur la Loi, sur la religion mais son point fort, cette chose qui le rendait si inoubliable pour tout le monde c'était cet amour qu'il avait pour les autres .
Il était vraiment le « saint homme », si doux, si gentil. Il vous ramènerait tout de la cité de Hassi-Messaoud, sans jamais demander d'argent.
Il vivait pour eux.
Belarabi était papa et maman pour chacun d'eux .

En 1975, peut-être même avant, vivait à Hassi-Messaoud un jeune fou qu'on appelait Es Staifi ; son langage était impossible ! de blasphème en blasphème, de mot cru en mot cru, c'était tout le Staifi de Messaoud , au langage tonitruant.
Un certain soir, il fut attaqué par une meute de chiens et il ne dû qu'à Dieu de pouvoir s'en tirer en se sauvant ; néanmoins il fut sérieusement blessé à l'avant-bras droit .
Soigner EsStaifi est une gageure ; sans compter que lui même le Staifi, - l'homme de Setifis - n'avait que peu de foi dans les médecins qu'il accablait d'un style linguistique à ne pas reproduire.

Toutefois, Es Staifi connaîssait Belarabi, comment ? Dieu seul le sait ...
il venait tous soirs au portes de l'Institut héler ce : « maudit, propre à rien de docteur. ».
C'est alors qu'il convient de voir Belarabi, bouche cousue, s'affairant sur la main droite blessée avec un tube de pénicilline, absorbant sans mot dire les phrases blessantes et les termes incongrus du Sieur Es Stafi et renouvelant chaque soir le badigeon salvateur jusqu'à la guérison totale.

Puisse Dieu protéger Belarabi ,et puissions nous tirer de sa vie le meilleur des enseignements .
Aussi étrange que cela puisse paraître, j'ai rencontré Es Staifi ce pauvre gars hier soir. Il m'a salué d' un « bonsoir Si El Hadj ».
« bonsoir Es staifi ! »
Il ne paraissait vieillir. Il n'avait pas le moindre signe des ans, pas le moindre cheveu blanc ! ...hier, c'était le 20 mars 1999...

il s'est éteint cette même année...un accident de circulation...Paix à son âme !
Monsieur Cotte Noureddine le 15/05/2008
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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 10:46

La vengeance est un plat qui parait il se mange froid ! Pour ma part dans mon récit il se consommerait plutôt chaud ! En cette journée du mois d'août de l'année 1959, mon grand frère Dahmane vadrouillait au centre ville de Laghouat savourant son dernier jour dans cette ville avant de revenir à Alger, travail oblige. Cinq jours avant, il nous avait ramenés d'Hussein Dey dans la 203 familiale de mon père qui n'ayant pas passé son permis de conduire lui laissait le soin de la conduire.
En passant près du café de la rue de la grande Mosquée, il fut apostrophé par mon père qui était en compagnie de quelques vieux compagnons en train de deviser en buvant des thés à la menthe. Après les présentations d'usage, il lui demanda quand avait- il prévu de retourner a Alger,
et mon frère ne sentant pas le danger, lui répondit spontanément : demain matin.
Cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd puisque l'un des présents dit tout de suite : Cela tombe à pic, je dois descendre a Alger demain et ça m'arrangerait que vous m'y conduisiez !
Pour mon frère c'était comme si le ciel lui tombait sur la tête, et pour cause, il avait prévu de changer d'itinéraire et de prendre soit la route de Boussaâda, soit celle de Tiaret histoire de voir du pays. Tout son plan tombait donc à l'eau mais il se garda bien de laisser paraître son courroux car trop respectueux de son père, et il ne put qu'acquiescer non sans pester en son for intérieur. Le lendemain il se présenta à l'heure et à l'endroit prévus, et trouva le vieil hadj en train de l'attendre devant la porte de sa demeure. Il commença à sortir les bagages et mon frère fut horrifié en voyant les énormes cartons, valises volumineuses, objets hétéroclites...etc. De quoi remplir un contener !
Il risqua une timide protestation mais
le Hadj lui répondit : et le porte bagage, il sert à quoi?...Puis il appela les passagers qui étaient au nombre de dix qui s'engouffrèrent à l'intérieur de la voiture.
Dès qu'il démarra, mon frère se rendit compte assez vite que la voiture peinait à tenir la route, et remarquait que le capot pointait son nez vers le ciel du fait de la trop grande charge. Déjà après avoir dépassé le pont de l'oued M'zi, le vieux commença à faire des siennes en lui "intimant" l'ordre de lever le pied de l'accélérateur prétextant qu'on n'avait pas le courrier à transporter ! Mais mon frère lui répondit que c'est comme ça qu'il avait l'habitude de conduire, et en même temps il appuyait encore plus sur le champignon.
Juste avant d'atteindre la ville de Aïn Oussera, le Hadj demanda a Dahmane de faire une halte pour se dégourdir les jambes. Ce dernier pensant à un besoin pressant s'arrêta à côté d'un arbre et ne quitta pas son volant.
Aussitôt une agréable odeur de café lui chatouilla les narines venant de derrière et il pensa : ah ça tombe bien, je suis fatigué et un bon café bien chaud me réveillera...
Puis une main tendit une tasse de ce breuvage au vieux en disant : El hadj, Haak kahoua! Puis des M'semen cuits probablement de bon matin par des mains expertes.
Tout le monde mangeait et buvait sauf mon frère auquel on n'avait même pas pris la peine d'inviter à la collation ! Celui ci se sentit du coup rabaissé à moins que rien et une colère sourde l'envahit sans toutefois qu'il la laisse transparaître. Après qu'ils eurent tout ingurgité, le vieux dit à mon frère : Bismillah, reprenons notre route !
 En entrant dans la ville de AÎn Oussara, Dahmane avait fomenté sa vengeance qu'il voulait terrible et il gara la voiture en face d'un café dans un endroit sans arbre ni mur, donc sans aucune possibilité d'ombre. Il était approximativement 10h30 et dans ces régions à pareille époque, le soleil est à son zénith.
Dès qu'il descendit le vieux lui demanda la raison de cet arrêt impromptu et mon frère lui répondit à brûle pourpoint : je n'ai pas pris mon café et je commence à avoir sommeil, alors pour votre sécurité, il est préférable que je boive un bon café bien serré avant de poursuivre la route...
Il entra au café et commanda un café au lait avec justement des m'semen dont il venait d'être frustré. Tout en mangeant il regardait du coin de l'oeil vers la voiture qui était très vite devenue un vrai sauna, les occupants ouvraient les vitres mais en vain, le soleil était vraiment implacable ! Les visages étaient devenus rouge écarlate, les fronts ruisselaient les corps entassés transpiraient, bref une vraie horreur....
Au bout d'un certain moment, le vieux se dirigeât vers le café et dit a mon frère : mais dépêchez vous les femmes vont mourir sous cette chaleur, et mon frère lui répondant : je n'ai pas encore terminé mon petit déjeuner, patientez !
Puis il demanda un café noir et le sirota en prenant tout son temps et enfin quand il se décida enfin à reprendre le volant pour mettre fin a leur supplice, les occupants de la 203 étaient au bord de l'apoplexie. Ils n'étaient pas au bout de leurs peines puisque Dahmane descendit les virages en épingle à cheveux de la Chiffa à fond la caisse sans se soucier des jérémiades du vieil hadj.
Enfin arrivés a Hussein-Dey, il stoppa devant l'arrêt des taxi de la St Jean et dit : voila on est arrivés !
Le vieux répondit : mais non, on va jusqu'a El biar nous !
Là mon frère à bout répondit qu'il n'en était absolument pas question et que c'était ici que se terminait le voyage, en désignant les taxis en file qui attendaient.
Le vieux lui lança : mais quel taxi acceptera de nous prendre avec notre nombre et nos bagages ?
Mon frère fou furieux lui rétorqua tout de go : et pourquoi vous n'avez pas pensé à cela en chargeant ma voiture de la sorte ?
Finalement, le Hadj dépité dut se résigner à descendre ses bagages et ses passagers et mon frère démarra en jurant que l'on ne l' y reprendra plus jamais une seconde fois !
La moralité de l'histoire : Il ne faut point abuser de la bonté des autres et le vieil adage arabe , bien de chez nous est très significatif à cet égard : Que Dieu fasse miséricorde à celui qui connaît ses limites : Rahima Allah man 3arifa qadrahouرحم الله من عرف قدره
Ecrit par notre ami monsieur Khaled Benaya
khaled2811com@yahoo.com
 "
Se venger d'une offense, c'est se mettre au niveau de son ennemi ; la lui pardonner, c'est se mettre au dessus de lui. "


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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 10:11
La leçon d'Echenguitti à quiconque a besoin d'une leçon fut qu'il ne vint jamais en retard à l'heure du bureau ; lui présent, le standard de l'IAP de Hassi Messaoud ( Institut Algérien du pétrole) a toujours eu quelqu'un pour la réponse polie, chaleureuse et ô combien efficace de Si Echenguitti.
Pour ceux qui s'en souviennent, mon Dieu, il était au premier rang de ceux qui lisaient le Qora'n quand il fallait diriger en grande pompe les prières en commun à l'Institut ; pour ceux qui s'en souviennent encore, il était toujours au fait de ce qui se passait tant dans ce pays que de par le monde, car, quand il était ici - à Hassi Messaoud, il lisait foule de journaux, tous achetés à 18h, chaque jour, face à la base Nord de l'ENTP ( entreprise de forage pétrolier située en face de l'institut).
Tel fut Echenguitti le digne descendant des savants de Chenguit maîtres de la Mauritanie et du Rio de Oro.
Natif d'Ain Madhi mais non porteur d'allégeance à la maison des Tedjini, si pieux qu'ils fussent.

Sidna Mohamed, sur lui paix et salut, enseignait-il, ne donnait pas sa main à embrasser aux Musulmans, comme font les Tidjani.
Les grands de Chenguitt sont des savants qui ne s'inclinent que devant celui qui « détient son pouvoir d'Allah », et ne tendent pas la main pour une bise d'allégeance du Ksouri ou du bédoui.
Qui s'en souvient de ce jour, où Chenguitti passa, en 1973, un examen dans la grande France pour un poste de la SNCF ?
Ses résultats, tenez vous bien, l'ont classé 2ieme du lot, là où figuraient moult Français. Certes il n'a pas accédé au poste en mis en jeu, faute d'avoir la nationalité Française...peuchère !
Il rentra donc en Algérie et de tous les endroits, il vint s'engloutir au fin fond du désert, à Hassi Messaoud, d'abord, comme enseignant, dans l'école où Mme Fechkeur fit ses premières classes, comme enseignante - et, il faut le dire,Hassi Messaoud, à cette époque là, était loin de ressembler à ce qu'il est devenu en 2008 - grâce à Mme Fechkeur qui lui épargna la corvée des plats préparés seul pour soi , en l'autorisant à manger à l'IAP, Chenguitti a fini par devenir un agent du centre de l' Institut Algérien du Pétrole de Hassi Messaoud.
Qui donc pourra oublier que la grande bibliothèque de la mosquée de l'institut , où figurent quelques uns des grands classiques de la loi religieuse, était, quand cela se trouvait, le grand lieu d' épanchement de notre frère de Chenguit qui ne donne jamais d'avis juridique que référencié.
Et puis cet amour de la lecture !
Un tel amour de la lecture !

Je n'ai jamais vu un amant des beaux livres chez d'aucuns de nos frères, si friands qu'ils soient de la langue arabe, en toute ma carrière.
Et je pense, pour autant que cela me concerne, qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'on ne trouve quelqu'un, comme l'homme de Chenguit, capable de vous réciter les morceaux choisis d'Emile Chartier, maître éducateur Français, du siècle dernier, connu des bibliophiles sous le nom d'Alain.
Maître de lecture du Grand Coran, amoureux des livres, il reste à la retraite, le grand écumeur des foires annuelles du livre d'Alger et d'ailleurs.

Il vous surprend de ses trouvailles.
Toujours, calme, toujours immobile, il donne l'impression de couver dans son impassibilité le fruit toujours renouvelé d'une sagesse millénaire.
Il était quand je l'ai revu, en soins pour une brisure au col du fémur, contractée à Sétif alors qu'il était en visite chez son frère en 2004.
Il avait d'un élan sauvé un petit garçon des roues meurtrières d'une voiture ; il avait contracté, l'ami des livres, la vie sauve du petit enfant des roues forcenées de la voiture. Il avait dans la démarche failli perdre le pas sûr et calme d'Ahmed Chenguitti, et n'était son courage à se livrer aux soins douloureux d'un kinésithérapeute, chaque matin, à Hassi Messaoud avant son « boulot » de l'institut qui est devenu par la suite Naftogaz, il aurait perdu sa démarche au calme royal et il serait resté perclus..
J'ai fait mes classes de cours moyen chez un certain Mr. Fillanque. Mr. Chenguitti aussi a connu Mr. Fillanque. Avant de venir à Laghouat, Mr. Fillanque - bou oudheina - l'homme à la petite oreille - ainsi, il était surnommé, par les écoliers, car en fait d'oreilles, il les avait grosses et pesantes. C'est pour Mr. Chenguitti et pour moi-même l'exemple parfait de l'instituteur colon. L'homme à se faire garder ses moutons par les élèves campagnards de Tajmout et qui s'ingéniait à faire une rentrée d'argent par les cours du soir sur les enfants dont les parents vivent commodément à Laghouat. C'est l'instituteur le matin, le soldat le soir. Il montait la garde à l'usine génératrice d'électricité - l'EGA. Mr. Fillanque était le vilain qui dénaturait la noble tâche d'enseignant.
Tel est si Ahmed Chenguiti dont le nom restera lié à jamais à l'institut de Hassi Messaoud, il a su donner à la culture, la foi , l'honnêteté et toutes les grandes valeurs leur sens véritable .
Ecrit par monsieur Noureddine Cotte le 05 juin 2008

 

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10 août 2008 7 10 /08 /août /2008 14:10

Un jour de l'an 1980, je fus introduit à feu Mr. Hakimi, l'homme Suprême en sa Fonction et l'homme d'une grande culture, parlant couramment l'allemand, c'est le frère aîné du Hakimi, ministre de l'Economie.
M. Hakimi, répondait aux lettres officielles de M. le Président Shadli Benjeddid. C'était sa fonction avouée.
Il était marié à une Allemande et père de 4 enfants, un garçon et trois filles tous résidant en Allemagne actuellement et tous s'occupant de fonctions libérales.
Mr Hakimi était originaire d'El Eulma la bien nommée, en la Wilaya de Sétif.
Il m'étonnait par l'étendue de ses connaissances sur Laghouat, et sur, qui plus , la tante de mon père Rima Cotte, la majestueuse
La grande tante Rima, Dieu ait son âme ; la sœur de Si H'meida ben Cotte, le père de mon père, mon propre grand père.
Rima Cotte au calme serein et majestueux, lors de son retour au bercail Divin, silencieuse et sans un mot à mal, et pleine du souvenir, du temps de son papa, le commandant Cotte.
Il me souvient d'une histoire l'impliquant d'une manière forte ; c'est le jour où elle dû intervenir auprès du Colonel, Chef de la Sécurité pour la libération de son fils.
En 1957 son fils unique fut accusé d'avoir conduit les « Fellaghas « comme les comme les nomment les français) au fief d'El Gada .Il a été arrêté. Nul doute que l'un des soi disant" Fellagas," fleurait la taupe.
Il était chargé par la Sécurité Militaire d'encadrer les futurs martyrs de la révolution et de signaler leurs allées et venues.
Nourdin n'était pas plutôt rentré d'Ain Madhi où il était censé aller que les soldats de France firent irruption chez lui et l'emmenèrent de chez Rima en prison.
Rima dû intercéder pour son fils, elle a dû rencontrer le Colonel Commandant les Territoires du Sud :
« Qui dois-je annoncer ? » s'enquit le jeune ordonnance.
« Mme Cotte Rima, monsieur. »
On l'introduisit auprès de l'administrateur, elle portait un voile blanc.
Le colonel avait en aide de camp, un civil.
Elle salua le colonel et déclara que Mr. Jean Cotte avait servi la France, comme il se doit, et il est mort portant la Croix de la légion d'honneur, comme vous pouvez en juger, ( en lui montrant fièrement la croix d'honneur qui fut attribuée à son père) je vous en prie ne laisser pas mourir son petit fils comme ça. Nourdin ne sait pas ce qu'il fait.»
« Ah, ça Madame à qui faire confiance ? Si on doit se méfier de nos propres enfants où allons-nous ? » S'écria-t-il!
« Je vous assure, Monsieur le Colonel que dorénavant je répondrai de ma tête si Nordin devait se laisser aller à ses mauvaises" fréquentations". J'ai l'honneur de vous rappeler Monsieur le Colonel que mon nom est Cotte, non point Quonzales ! ».
Non ! Nordine ne se laissa plus aller à ses mauvaises "fréquentations".
Et Rima quitta la Commandantur, toujours calme, sereine et toujours majestueuse ce jours combien lointain de 1957.
Elle devait rentrer chez elle, forte de l'affirmation toute simple que la France ne tuerait pas son fils, Nordine.
Laghouat le donnait pour mort. En 1957, la formule était pour qui tombait entre les mains des paras, c'était la mort : « ladia la khosara » - sans merci ni réparation.
Que la guerre fit rage en dehors de chez elle... Rima n'en eu cure.
Nordine se rangea, et bien lui en prit. L'avis de Rima primait. Elle ne se fit pas prendre au jeu Néo-colonialiste comme beaucoup d'Algériens dont mon père...que Dieu lui fasse merci et miséricorde.
Elle restait Rima, rimée, sûr de ses vérités internes, sûr de son droit divin sur ses enfants et sûr de sa Nationalité advienne que pourra.
Elle était Rima, respectueuse du sang de son frère, H'meida, mon grand père ; respectueuse de mon père bien qu'il était à cent lieues de croire à ses « lubies. » Ah oui, le commandant Cotte avait bien raison de dire : « Souvenez- vous bien de ça, madame, il viendra le temps où le burnous vaudra bien moins que la ouga-ya,» (voile blanc que les dames portaient).
C'était à Lala Merzaka, sa femme que Jean Cotte parlait et c'était de H'meida, son fils qu'il parlait, il ne croyait pas si bien dire...
Dans ses vieux jours, Rima ne savait plus, quelle langue utiliser de l'arabe ou du français. Ainsi parlait Rima bent Cotte:
« Mais oui monsieur, il faudrait que j'aille voir mon père ! » m'a-t-elle dit peu de temps avant son départ en congé éternel et j'ai rarement entendu prononcer un français si pur.
Elle s'en tint à l'héritage en bien de ses parents, la guerre durant et ne consentit à convertir en argent que les doublons qu'elle eut en héritage de sa mère.
Nul ne soupçonna que la grande Rima eu besoin d'argent pendant la guerre.
Ce fut Leeha, la vaillante et vieille Juive qui se chargea de l'échange ; nul, si ce n'est les enfants de l'oncle Yacoub, n'eut connaissance du besoin qu'avait Rima de vendre ses bijoux et les bijoux de Lala Merzaka, sa mère.
Rima nous rendait visite à la maison, et j'ai remarqué un jour qu'elle n'avait plus la ‘roailsha'( sorte de bijou que les dames portaient au cou), dont elle parait son cou à la manière, sans doute de Merzaka sa mère quand elle était vivante.
C'est en voile, une ouga-ya sans faille, un voile d'un blanc immaculé qu'elle se présentera à nôtre Maître à tous. Française, comme son père, Musulmane comme sa mère, décente en tous point de sa vie.
Et Hakimi ? D'où vient qu'il me connaisse si bien ?
La connaissance de Rima a de quoi étonner, même un novice comme moi.
Je suis étonné qu'il connaisse ma parenté. Je me suis demandé si pour être accepté dans certain milieu, il fallait qu'on passe toute ta famille au crible fin.
Et ce jusqu'à ta tante paternelle jusqu'au second degré.
En réalité, il s'est lié d'amitié avec Mr.G...., le mari de l'une des cousines de mon père qui comme toutes les femmes ne cesse de se lamenter qu'elles sont les petites filles du Commandant Cotte, et qu'il faut qu'elle réclament une part congrue de l'héritage des Cotte à Bejaia...
Pendant toute la guerre M. G... a servi dans l'armée Française, il a été à Dien bien phû ; il servait de liaison avec les Moujahidines d'El guaada, et trouva sa place dans les Services de la Sécurité Algérienne au lendemain de l'indépendance.
Ses enfants jouissent de la double nationalité, comme pas mal d'hommes illustres...en Algérie après la guerre.
Pourquoi s'en étonner en 2003 ?

Il parait qu'on a trouvé un vrai représentant du peuple Egyptien, jouissant de la nationalité française, alors ?
Fait par Monsieur Cotte Noureddine: Le 23 juin2008

 

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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 21:36

Qui ne connaît pas Hadj Bouhafs Erag , ne doit pas être du coin . Car on ne peut pas ignorer cette figure emblématique de Laghouat dont le nom évoque pour les connaisseurs la sagesse (al hikma) et le bon sens avec une pointe de malice , dénotant une vive intelligence et une vivacité de répartie étonnante.
Mais je vais te raconter une des histoires de l'hadj Bouhafs Erag.
L'hadj Bouhafs Ben Erag est un notable de Laghouat, il s'est adonné au commerce sa vie durant.
Un jour, il vit sa grande fille, chez lui. Elle l'a salué à midi et le soir elle était encore là. Hadj Bouhafs s'en étonna et demanda à sa femme ce qu'elle faisait là. Pourquoi n'était elle pas rentrée chez elle, pour s'occuper de ses enfants ?
« Elle est mécontente parce que son mari veut prendre une deuxième épouse. »
Hadj Bouhafs considéra la chose et puis dit à sa femme de dire à sa fille de rentrer chez elle, demain.
Lendemain, première chose qu'il fit, fut d'entreprendre, de se renseigner sur la fortune de son gendre et c'est ainsi qu'il apprit qu'il avait perçu un bon pécule de l'armée française, son ancienne administration.
Deuxième chose, il se mis à chercher dans le quartier de son gendre, le Schettet, une maison à vendre. Il fut heureux dans sa quête. Son gendre étant locataire d'une petite maison minable...Hadj Bouhafs trouva une maison qui, semble-t-il n'est pas trop mauvaise.
Et troisième étape, il invita son gendre à venir le voir dans son magasin.
Celui-ci s'attendant à une querelle mémorable avec Sil'Hadj, car sa douce moitié de femme a dû, sans aucun doute, parler à son père du probable mariage de son mari...Il lui rendit visite, dans la semaine, pensant « Mon Dieu, tant qu'à faire, il vaut mieux écoper d'une bonne raclée, plutôt que d'en souffrir continuellement la menace ! »
مبطوطة و لا محلوف فيها
Comme on dit chez nous.
Le « beau fils » fut surpris par l'accueil chaleureux de Si l'Hadj Bouhafs.
Il prit un thé derrière le comptoir et se prit à répondre aux questions de Si l'Hadj, sur les enfants, sur son travail, sur ses voisins ; et puis, il dû répondre à la question de construire une maison, pour lui et ses enfants... pensez donc que ses enfants - les petits enfants de l'hadj Bouhafs !!! - n'ont pas de toit pour s'abriter ?...
« Mais enfin vous savez qu'avec ce « rappel » je n'ai même pas de quoi construire une chambre...quoi ? »
« Mais pourquoi construire ? Qui parle de construire ? Achète plutôt une maison toute faite... »
«Eh oui, mais ce n'est pas facile à trouver... »
« Si ! c'est facile ! Tiens ! Voici une belle maison, tout près de la tienne, donne moi l'argent pour payer l'usufruit, je payerai ce qui reste et toi, tu n'auras qu'à me payer petit à petit. »
Ainsi, son gendre eu une maison, ses petits enfants, aussi, et il ne fut jamais question pour lui d'avoir une double épouse.
«اضرب هذا بذا »
L'homme de ce tour de force du management est l'incroyable Hadj Bouhafs, petit de taille, éternellement vêtu de la petite ammama, du costume arabe brun ou noir que couvre une gandourah brune; El hadj Bouhafs, on vous le dira, est l'homme qui se levait aux aurores et remplissait le firmament au mois de ramadan de ses :
« Soubhana Allah wa bi Hamdihi,
« soubhana Allahi l'adh-im. »
« Gloire à Dieu pour Ses bienfaits,
« Gloire à Dieu le Tout Puissant. »
Voila ce dont les anciens Laghouatis se souviennent quand l'hadj Bouhafs vient à l'article.
L'hadj Bouhafs est l'homme qui vaquait à ses nombreuses occupations, sans se lasser, et dont le jardinage, l'antique labeur du coin. Il disait, à qui veut l'entendre « le repos n'est pas en cette vie-là, ya bounaï, le repos est dans l'au-delà ! »
Dans la légende des vieux Laghouatis , il entrera toujours agissant, toujours, à l'acte, s'évertuant à toujours à inculquer aux jeunes de la bonne ville de Laghouat qu'il faut travailler, travailler, travailler!
Surpris en train de décharger un meuble dans sa maison en bas de la grande mosquée d'As'saf'ah, il répondit à ceux qui lui recommandait d'aller doucement ya si el hadj, qu'aller doucement va pour ceux qui ne sont plus, ici bas il faut travailler, sans se lasser !

(Propos recueillis auprès de Si l'Hadj Brahim Gouhiri) par Noureddine Cotte avec de légères modifications par monsieur Mohamed Hadj Aissa. Le 02 JUIN 2008

 

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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 21:26

Portrait d'un compositeur ambitieux:
Salim Dada est né en 1975 à Laghouat. C'est à l'age de 18 ans et encore étudiant à l'université qu'il acquiert ses premières notions dans la musique avec le guitariste classique A. Gourine.
Devenu médecin, il poursuit son apprentissage de la musique pendant une dizaine d'années. Il écrit au cours de cette période ses premières compositions instrumentales pour guitare, violon, luth.
Il a approfondi le cycle de l'écriture musicale dans la mélodie, l'harmonie, le contrepoint et l'analyse avec le compositeur Jean-Luc Kuczynski.
En qualité de compositeur et arrangeur, Salim Dada a participé à plusieurs festivals et concours nationaux et internationaux dans des thèmes aussi variés que la composition instrumentale, la musique populaire, la chanson pour enfant, le chant religieux, les chorales polyphoniques. Ses travaux ont été couronnés à plusieurs reprises.
Actuellement, il enseigne l'harmonie, la polyphonie et les éléments de la musique de chambre à l'IRFM d'Alger.
Il est également chef d'orchestre de l'ensemble El Ouns à Laghouat et de la Motribyia à Blida.
Il est l'auteur de plusieurs compositions pour orchestre symphonique ainsi que pour des ensembles de musique de chambre.
Parmi ses œuvres figure une suite musicale pour orchestre traditionnel et chœur, intitulée Waslat al Achouwaq, ainsi qu'une composition dédiée à la mémoire du cheikh Rey Malek, avec pour titre, Fantaisie sur un air Andalou.


Un article qui a été écrit pour les élèves de Polyphonies, école d'écriture musicale et de composition à distance.
Salim dada mardi 3 janvier 2006

- Autodidacte pendant 10 ans (guitare, théorie, harmonie).
- Elève depuis 2002 à l'école Polyphonies avec Jean Luc et Joëlle Kuczynski.
- Auditeur libre à la classe du Dr. Goulnara Djerdimalieva-Bouyagoube (Harmonie, Contrepoint Rigoureux et Analyse) à l'institut national superieur de la musique d'Alger (2002-2005).
a) Votre activité musicale présente :
- L'Enseignement de la musique, l'Arrangement, la Composition et bien sur la Scène !
b) Votre musique :
- Je m'intéresse à tous les types de musique et à tous les arts en général.
c) Vos projets musicaux :
- Aboutir à une écriture originale pour la musique modale spécialement Andalouse, nord africaine et Arabe, et exploiter cette musique dans des arrangements pour orchestre symphonique orné d'instruments traditionnels.
- Composer pour Guitare et Orchestre.
- Ecrire une méthode d'apprentissage de la guitare classique. Vision d'un autodidacte.
- Composer pour le Cinéma et pour le Théâtre.
Adresse mail:
contact@salimdada.com
Adresse de son site officiel:
http://www.salimdada.com


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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 21:05
Création "d'ASHWAQ" de Salim Dada à Bayreuth vendredi 5 octobre 2007
Après vous avoir annoncé la sélection et le programme des concerts de ma composition « ASHWAQ » sur le mensuel n° 16 de juillet dernier, et en étant qu'élève à POLYPHONIES, je pense qu'il serait tout à fait légitime que je partage avec vous cet événement (même en différé) et de marquer quelques réflexions personnelles à propos de mon voyage en Allemagne.
Ceci est le minimum qu'exige un hommage à cette magnifique école musicale de formation à distance POLYPHONIES, grâce a l'enseignement original que donne généreusement le compositeur Jean-Luc Kuczynski à chacun de ces élèves, et grâce aussi à l'assistance quasi quotidienne de son aimable femme Joëlle.
En tant qu'autodidacte, je peux vous dire que POLYPHONIES n'inhibe pas la perpétuelle recherche, l'impérieuse envie de résoudre les problèmes de composition et le soucis de la perfection que porte l'autodidacte dans son travail. Au contraire, POLYPHONIES élabore ce travail et lui procure des éléments d'analyse et de méthodologie indispensables pour chaque compositeur, musicien ou théoricien. Car sa pédagogie est originale, elle se base sur un travail personnel, un rythme adéquat et un temps de réflexion et d'assimilation propre à chacun. C'est une sorte « d'Autodidaxie Assistée ».
La Composition
ASHWAQ est une composition symphonique qui a été sélectionnée par l'Université de Bonn et par le Colloque des Instituts de Musique du Monde Arabe pour représenter la musique arabe symphonique contemporaine lors des concerts de l'Arab Youth Philarmonic Orchestra (AYPO) en Allemagne et en Egypte pour l'été 2007. Les concerts de l'Egypte ont été reportés, mais en Allemagne ASHWAQ a été très bien reçue. D'ailleurs elle a été présentée 5 fois par l'AYPO sous la baguette du directeur musical de l'université de Bonn Mr. Walter Ludwig Mik.
Ashwaq sélectionné dans Musique et Classique

La composition d'une musique qui prend la tache de représenter la diversité et la richesse de la tradition musicale arabe, et dans un langage symphonique et actuel, peut présenter un grand défit. Le souci de l'authenticité et de la globalité doit être toujours présent : c'est pour cela que par rapport à la forme, j'ai choisi une des plus anciennes formes de la musique islamiques qui est « le Samaï ». Ce choix est justifié par l'utilisation large de cette forme ; en Turquie, en Tunisie, en Moyen Orient et en Egypte. Le deuxième choix est porté sur le mode qui est le « Nahawound » qui ce présente aussi dans tout le monde arabe mais sous différent noms (H'sin au Maroc, Sihli en Algérie, Nahawound en Egypte et au Moyen-Orient et Nihavent en Turquie et en Perse).
L'une des principales facettes de la musique arabe est « la mélodie ». Basée sur un concept modal et par une riche rythmique, sans harmonie ni polyphonie, la mélodie arabe reste très expressive et profondément nostalgique. Le développement mélodique dans la musique orientale est principalement linéaire c'est-à-dire horizontal. C'est pour cela qu'on trouve une grande richesse mélodique et une grande complexité modale, qui échappe parfois a l'oreille occidentale.
Dans ma création j'ai essayé d'explorer d'autres horizons et d'autres modes de développements pour enrichir cette expression mélodique, en combinant le développement horizontal avec le développement vertical. J'ai utilisé l'harmonie et le contrepoint adaptés bien sûr aux modes arabes, mais aussi en utilisant les couleurs de l'orchestre symphonique pour pouvoir donner une ampleur dramatique à cette musique et peindre les différents paysages typiques arabes (le Sahara, l'Orient et la Méditerranée).
Reste enfin un aspect très important, celui ci concerne l'exécution et l'interprétation du phrasé musical, car le jeu instrumental du musicien arabe est très particulier : personnel, ornementé et souvent improvisé. Il fallait donc trouver une écriture fidèle et académique d'une musique a transmission orale.
ASHWAQ donc (ou ‘Passions' ce qui donne une meilleure traduction que celle de ‘Nostalgies') est un « Samaï Nahawound pour orchestre symphonique ». J'ai dédié cette partition au compositeur libanais Marcel Khalife, en témoignage de son engagement pour la paix et la liberté et pour le développement qu'il porte pour la musique arabe.
Orchestre Philharmonique des Jeunes Arabes
L'idée de créer un orchestre qui rassemble les talents des jeunes musiciens arabes est venue en 2004, par la proposition du Dr. Fawzy Shamy (ex recteur du conservatoire du Caire et directeur actuel de l'AYPO) lors de l'assemblée générale du Colloque des Instituts de Musique du Monde Arabe à Oman en Jordanie. La première édition de cet orchestre c'est produit en juillet 2006 par 2 concerts à « Dar El-Asad de la culture et des arts » de Damas en Syrie. Au programme : « ANDALUSSIA » suite pour oud et orchestre du compositeur libanais Marcel Khalife, « Fantaisie pour violon et orchestre » du compositeur égyptien Gamal Abd el-Rahim et enfin la « Symphonie n° 8 en Sol majeur » d'Antonin Dvorak.
Cette année l'Orchestre Philharmonique des Jeunes Arabes (AYPO) est composé de 47 musiciens arabes de moins de 26 ans venus de l'Egypte, de Syrie, du Liban, de la Tunisie, d'Algérie et du Soudan. Des musiciens de l'Iraq, la Palestine, la Jordanie, Amman et le Koweït n'on pas pu rejoindre l'orchestre pour des causes extra musicales. Les musiciens de l'orchestre ont travaillé pendant 3 semaines dans une résidence à Köningwinster a coté de Bonn, d'abord dans des ateliers encadrés par leurs enseignants, puis par des répétitions générales de l'orchestre.
Grâce à la musique, l'AYPO se présente comme un bel exemple de la réussite de l'union de la nation arabe, union que n'a pas pu atteindre ni la politique ni l'économie. L'AYPO est aussi un bel exemple du dialogue fructueux entre l'Orient et l'Occident, en Allemagne il était reçu a bras ouverts.
L'AYPO
Pour ma part, la sensibilité de ces jeunes musiciens et leur technique satisfaisante ont donnés à ASHWAQ sa dimension voulue. Le chef d'orchestre Mr. Mik a déclaré dans une conférence de presse à Bayreuth concernant ASHWAQ qu'à certains moments il a dû laisser le jeu libre à ses musiciens pour donner à cette musique sa juste interprétation. J'ai senti ça dès mon arrivé deux jours avant le premier concert, j'étais chaleureusement accueilli par ces jeunes, chacun avec sa partition et ses nombreuses questions !!
La première écoute de ma composition était décevante, pour moi bien sur !! C'est la même histoire qui revient à chaque nouvelle composition, je pense que c'est le cas de chaque compositeur à la première audition de sa création. Car le fait de passer d'un concept mental, imaginaire et intime, là où on contrôle tout, vers une exécution réelle, superficielle et pleine (d'interprétations) !! L'œuvre est métamorphosée, ce qui ne peut que choquer le compositeur. Mais ma modeste expérience m'a enseigné qu'avec la multiplication des répétitions, un grand travail individuel avec les musiciens et des séances de travail avec le chef d'orchestre, les choses s'améliorent rapidement.
Si le message est bien saisi et l'œuvre est exprimée avec fidélité, là, justement va naître le génie du collectif. Ceux sont des moments magiques, on ne peut jamais les oublier... la musique va droit au coeur.
Il me reste donc deux jours de travail intense pour rattraper ASHWAQ avant le premier concert de Bonn !!

Chez Beethoven
Les 1000 personnes qui sont venus à la « Aula de l'Université de Bonn » ont été très curieux de voir des jeunes musiciens arabes jouant de la musique symphonique arabe, mais aussi de la musique allemande. Par faute de place seulement 750 on pu entrer !!
Dirigé par L.W.Mik, l'AYPO a magistralement exécuté ASHWAQ et a pû ramener à Bonn dans une sensibilité arabe, la lumière de la méditerranée et la chaleur de l'orient. J'ai été très étonné de l'accueil qu'a reçu ma composition. Je monte après l'exécution sur scène pour saluer le public et je demeure pendant 10 minutes à l'écoute de chaleureux applaudissements ininterrompus. Ça c'est de la belle musique !!
Adresse mail:
contact@salimdada.com
Adresse de son site officiel:
http://www.salimdada.com



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